Bulletin 245 - Septembre 2019

Les peuples autochtones du Cameroun non seulement voient leurs terres menacées sous la forte pression des investisseurs publics et privés mais ils affrontent aussi un système judiciaire discriminatoire qui tend à les culpabiliser et criminaliser.

La société singapourienne OLAM a obtenu un accès à 500 000 hectares de terres au Gabon pour la mise en place de grandes plantations de palmiers à huile, un pays couvert de forêts à 85 %. Comment OLAM peut-il donc prétendre respecter un engagement de « zéro déforestation » ?

Le gouvernement affirme que l’agriculture à petite échelle cause la déforestation. Mais cette position ignore les politiquesqui encouragent les changements dans l’utilisation de la terre et les marchés destructifs ainsi que l’exclusion des peuples autochtones avec la création des réserves.

Des conditions de travail abusives continuent de sévir dans le secteur des plantations de palmiers à huile en Indonésie et les premières victimes en sont surtout les femmes.

Cet article examine son incapacité persistante à mettre fin à la déforestation et aux défauts fondamentaux des principales initiatives REDD+ internationales.

La production industrielle de caoutchouc naturel a toujours été synonyme de destruction et d’exploitation. Près de 70 % de la production sert à la fabrication de pneus. L’augmentation de l’utilisation du caoutchouc va de pair avec l’augmentation du nombre d’autos, de camions et d’avions.

Le réseau d’organisations de femmes de Tirúa, au centre sud du Chili, déploie des stratégies pour maintenir la vie dans un territoire fragilisé par l’invasion massive de plantations d’arbres, une invasion que les politiques de l’État continuent d’encourager.

Être « choqué » est une réaction courante quand une crise survient. Cependant, ce terme fournit également un écran de fumée aux gouvernements, aux institutions financières et aux entreprises, derrière lequel ils peuvent cacher leur propre rôle et leur responsabilité dans les crises qui affectent les forêts.

Le Centre d'accompagnement des autochtones pygmées et minoritaires vulnérables (CAMV) alerte sur la situation inquiétante et désastreuse actuellement observée dans le parc national de Kahuzi Biega en RDC. Des incidents violents ont également eu léclaté en avril et juillet 2019, au cours desquels des personnes ont été grièvement blessées ou tuées. Et le 1er août 2019, un Pygmée et un écogarde ont été tués dans le cadre d’une autre altercation dans un territoire occupé par les Pygmées à l’intérieur du parc. D'autres affrontements entre écogardes et pygmées sont rapportés quotidiennement.

À la fin du mois de juillet 2019, UPM a confirmé la construction d'une deuxième usine de pâte à papier en Uruguay. Ce mégaprojet permettra de produire jusqu'à 2,33 millions de tonnes de cellulose par an, qui s'accompagneront de dommages environnementaux, sociaux et culturels considérables. Aucun « permis social » d’exploitation n’a été accordé à ce projet. Plusieurs organisations sociales, groupes de citoyens locaux et autres parties prenantes ont exprimé leurs préoccupations quant à la manière dont ce mégaprojet affectera leur vie. Ces inquiétudes n’ont pas été correctement prises en compte par le processus de consultation publique.

La campagne « Les voix des territoires contre le projet MAPA » (« Voces Territoriales Fente al Proyecto MAPA : Testimonios sobre la mega-expansión de Celulosa Arauco ») cherche à augmenter la visibilité des témoignages en lien avec les impacts de ce projet de méga-expansion qui vise à tripler la production de l’usine de Celulosa Arauco, au Chili. Le collectif Ojo de Treile a produit une série de mini-modules audiovisuels pour lutter contre le projet le plus ambitieux du secteur des plantations dans l’histoire de ce pays, qui fait peser la menace d’interventions encore plus importantes contre les forêts et les territoires ancestraux.

La chaîne de télévision de langue finlandaise TV Yle, a produit un documentaire sur la participation de Stora Enso, un géant finno-suédois de la pâte à papier qui a une participation dans Veracel Celulose, une multinationale accusée d'accaparement de terres, de corruption, de délits contre l'environnement et le droit du travail au Brésil. Il est préoccupant que la police ait arrêté des personnes interviewées dans le documentaire, comme l'agriculteur Geraldo Pereira, qui affirme posséder une partie de la terre défendue par Veracel depuis les années 1970, un fait confirmé lors d'une audience devant le tribunal local à Eunapoles qui a entendu des témoins qui rapportent et confirment la revendication de propriété.

La RSPO est le système de certification volontaire le plus largement utilisé par les sociétés productrices d'huile de palme. Elle a tenu sa troisième conférence africaine sur l'huile de palme durable à Accra, au Ghana, en août 2019. Mais les groupes des Amis de la Terre Afrique ont dénoncé ce label, le décrivant comme de l'écoblanchiment. Des cas de dégradation de l'environnement et de violations des droits restent visibles dans de nombreuses plantations portant ce label.

Ce rapport (co-rédigé par Anne Petermann et Orin Langelle, Global Justice Ecology Project), examine les événements et les études médiatisés entre le 23 juin et le 4 juillet 2019 qui portent sur l’utilisation massive des arbres pour permettre le maintien des modes de vie non durables des 1 % les plus nantis du monde face à la catastrophe écologique imminente : depuis des arbres génétiquement modifiés pour alimenter la production « verte » d'énergie, de matières plastiques et de produits chimiques, jusqu'à la plantation de milliards d'arbres pour réduire les niveaux du carbone atmosphérique au niveau mondial et des « réformes » du système économique pour permettre de futurs profits sous couvert de pro