Femmes en résistance
Lorsque les forêts sont détruites, les femmes des communautés dépendantes des forêts sont durement touchées : Leurs conditions de vie sont particulièrement précaires et il devient encore plus difficile pour elles de se procurer de la nourriture, des remèdes, des matériaux et de l’eau potable. La sagesse et le savoir traditionnels que les femmes se transmettent de génération en génération sont également menacés. C’est pourquoi les femmes sont souvent à l’avant-garde de la résistance contre la destruction des forêts.
La société de plantation de palmiers à huile Socfin a été synonyme de violence pour les communautés. Pourtant, les femmes doivent affronter un autre système patriarcal plus proche de chez elles : les chefs suprêmes.
Les plantations de palmiers à huile sont l'un des espaces les plus dangereux pour les femmes, non seulement parce que, en tant que travailleuses vulnérables, mais aussi en raison des violences et des harcèlements sexuels. (Disponible en indonésien)
Dans sa réflexion, l’autrice utilise le concept « d’intersectionnalité » pour faire ressortir l’importance incontournable de comprendre comment les mêmes personnes subissent simultanément divers types d’oppression. C’est particulièrement le cas des femmes dans les territoires d’exploitation capitaliste.
Ce texte partage les réflexions qui ont émergé de nos conversations avec les femmes impactées par des projets d'Économie Verte. Pour comprendre les formes de lutte de ces femmes, il faut d’abord légitimer leurs connaissances et reconnaitre leurs manières d´entrer en relation avec la nature.
L'introduction de politiques relatives au genre dans les activités des entreprises d'huile de palme et le système de certification RSPO peuvent-ils faire autre chose que dissimuler la violence, le patriarcat structurel et le racisme inhérents au modèle de la plantation ?
L'oppression patriarcale est inséparable du modèle de la plantation industrielle, et elle est à la base de la façon dont les entreprises génèrent des profits. Les entreprises ciblent les femmes, notamment en raison de leur rôle fondamental dans la vie de la communauté.
Alors que les entreprises d’huile de palme se présentent comme des donateurs charitables pendant la pandémie, les communautés vivant dans et autour de ces plantations racontent une autre histoire.
L’économie féministe nous pousse à réfléchir sur l’actualisation des mécanismes de contrôle sans cesser d’affirmer la capacité de résistance et de reconstruction des corps en mouvement.
Les interdépendances des communautés, contrairement à ce qu’affirment les discours masculinistes de conquête, mettent en lumière les pratiques de conservation des communautés forestières. Et c’est dans ces interdépendances que l’on trouve les histoires des femmes.
La lutte des femmes pour la pleine reconnaissance de leurs vies et de leurs territoires commence par empêcher du modèle d’extractivisme, mais elle doit aussi permettre aux femmes de prendre part aux processus décisionnels afin de renforcer le contrôle politique collectif.
Un point de vue féministe sur les communs révèle que l’accumulation s’oppose aux principes de base du partage et de la durabilité : bénéficier de l’abondance de la nature se fait en s’assurant que les besoins définissent l’étendue de l’extraction.