La compensation carbone et REDD
Le mécanisme de Réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts (REDD+) est devenu la politique forestière internationale dominante. Les Solutions fondées sur la nature et les engagements des entreprises pour atteindre une déforestation zéro nette sont des variantes de REDD+. En réalité, cependant, la déforestation se poursuit, les entreprises polluantes utilisent les crédits REDD+ pour éviter de réduire leurs émissions de combustibles d’origine fossile et les promesses de déforestation zéro nette permettent de défricher les forêts d’une zone à condition qu’une zone « équivalente » soit restaurée ailleurs.
Le sommet des Nations Unies pour l'accaparement des terres, qui s'est tenu à Glasgow, a une fois de plus clairement indiqué que ces instances ne feront jamais avancer les solutions déjà existantes à la crise climatique.
Il est impératif de comprendre et de nommer le concept de « solutions fondées sur la nature » pour ce qu'il est : « spoliations fondées sur la nature », et de dénoncer la menace réelle qu'il représente pour les territoires, les populations forestières et le climat.
Bien que les industries polluantes, les institutions financières et les gouvernements se soient emparés avec empressement du concept des « solutions fondées sur la nature », ses origines se trouvent ailleurs.
L'expression « solutions fondées sur la nature », dans le contexte des projets d'exclusion et de prédation qui se cachent derrière, révèle quelque chose de fondamental.
Les grands pollueurs prennent des engagements « zéro émission nette » pour satisfaire les acteurs financiers qui les alimentent en capitaux. Les solutions dites « fondées sur la nature » sont au cœur de ces engagements et constituent une nouvelle image de marque pour la compensation carbone des entreprises.