Bulletin Numéro 207– Octobre 2014

  L’année 2014 semble vouloir battre tous les records en matière de déclarations internationales dont les signataires s’engagent à réduire radicalement le déboisement, et même à l’arrêter. Curieusement, toutes ces déclarations mentionnent le soutien de grandes sociétés transnationales associées à la plantation d’arbres pour la production de pâte à papier, ou à la plantation et au traitement industriel du palmier à huile, et celui d’institutions du secteur financier. D’autre part, il y a toujours des ONG qui y participent.

  Des organisations écologistes et des droits de l’homme de Malaisie et d’ailleurs demandent à la Banque asiatique de développement (BAsD) d’arrêter le projet de prêter 45 millions USD pour la construction du réseau électrique de Bornéo («Trans-Borneo Power Grid») au Sarawak, Malaisie. Quarante organisations ont critiqué l’investissement de la BAsD dans la société Sarawak Energy Bhd, celle-ci ayant été accusée de corruption et de méthodes de gestion irresponsables, et soumise à des enquêtes par le Conseil national des Barreaux et la Commission malaise des droits de l’homme pour complicité dans des violations des droits constitutionnels des peuples indigènes.

 

 

   

 

    En Indonésie, le déboisement représente plus que la perte d’étendues boisées, c’est une question bien plus grave. Tout un système de vie qui a évolué jusqu’à atteindre une richesse extraordinaire de biodiversité est menacé de destruction. Pour les communautés traditionnelles, préserver les forêts n’implique pas seulement de conserver leurs droits sur la terre et le territoire mais, surtout, de protéger leur civilisation dont dépend l’essence de leur culture. La culture des communautés implique des processus d’adaptation intergénérationnels qui équilibrent la vie et la durabilité des cycles naturels.

  Mythe: la gestion durable des forêts réduira les émissions et apportera le développement durable

   

Malgré les belles campagnes publicitaires du groupe agro-industriel géant Wilmar, où il se vante de sa politique de ‘zéro déboisement’, l’entreprise continue d’acheter de l’huile de palme à des fournisseurs qui défrichent de vastes tourbières et forêts. Cette politique de ‘zéro déboisement’ n’a pas l’air de toucher les affaires de Wilmar à l’extérieur de son service des relations publiques. Voir ici le rapport de Greenomics Indonésie (en anglais): http://www.greenomics.org/docs/Wilmar%27s-suppliers_deforestation_(LowRes).pdf  

La vidéo montre le combat des communautés qui dépendent des forêts de la République du Congo, et celui de leurs défenseurs, pour réduire les effets négatifs du déboisement et garantir leur droit de gérer et de contrôler leurs propres forêts. http://www.fern.org/hopeforcongo