L’Alliance Biodiversité, les Amis de la Terre Amérique latine et Caraïbes (ATALC) et le Mouvement mondial pour les forêts tropicales (WRM) ont produit ensemble, une fois de plus, un numéro spécial (en espagnol) de la revue « Biodiversidad, Sustento y Culturas » (Biodiversité, subsistance et cultures) consacré au thème de la progression et des répercussions de l’économie verte en Amérique latine, sous le titre « Leyes, políticas y economía verde al servicio del despojo de los pueblos » (Lois, politiques et économie verte au service du dépouillement des peuples).
Cette publication est disponible en format pdf à l’adresse : http://www.wrm.org.uy/html/wp-content/uploads/2014/01/Esp_Biodiversidad_12_2013.pdf
Le WRM a inclus dans ce numéro spécial trois articles rédigés à partir de trois enquêtes qu’il a menées sur le système REDD :
– L’initiative carbone, communauté et biodiversité dans le couloir écologique Monte Pascoal-Pau Brésil : un nouvel échec de la compensation d’émissions. L’auteur, Jutta Kill, examine un projet en particulier mis en œuvre dans le sud de Bahia, Brésil, qui a été présenté comme un projet pilote destiné à financer, grâce à la vente de crédits d’émission, la restauration de forêts « dégradées ». L’article figure en français à l’adresse http://wrm.org.uy/wp-content/uploads/2013/11/Initiative_carbone_communuaute_et_biodiversite.pdf (pour les versions en espagnol, portugais et anglais voir : http://wrm.org.uy).
– Commentaires sur un projet privé REDD dans l’État d’Acre, Brésil. produit par le Centre de la mémoire des luttes et des mouvements sociaux de l’Amazonie. On examine ici le projet Purus qui aurait pour objectifs de « créer des possibilités économiques pour les communautés locales » et de mettre en œuvre des « projets sociaux », en évitant le déboisement et en préservant la biodiversité de la zone d’implantation. L’article est disponible en espagnol, portugais et anglais à l'adresse : http://wrm.org.uy.
Bien que ces deux projets soient certifiés, ce qui, d’après les documents signés, garantirait l’existence d’effets sociaux positifs pour les communautés locales, l’expérience montre que ces communautés ne sont pas les bénéficiaires des projets de ce genre, et qu’elles en subissent plutôt les effets négatifs. Ceux qui en tirent profit sont les grands propriétaires terriens, les entreprises et les grandes ONG écologistes et, dans le cas d’Acre, le gouvernement de l’État.
– La destruction masquée : REDD+ dans l’Amazonie péruvienne. L’auteur, Joanna Cabello, analyse le processus REDD au Pérou. Le gouvernement péruvien a joué le rôle de principal promoteur de projets REDD dans le pays, avec d’innombrables projets pilotes qui insèrent les forêts dans la logique du marché.
L’article dénonce que, dans son déroulement, ce processus ne modifie pas mais renforce plutôt le modèle de développement en vigueur dans le pays, fondé sur l’extraction destructrice en Amazonie, pratiquée surtout par l’industrie minière et par celle des hydrocarbures. Dans ce contexte, il est peu probable que le système REDD devienne un allié des communautés qui luttent contre le déboisement et pour la défense de leurs territoires. L’article est disponible en espagnol, portugais et anglais à l'adresse : http://wrm.org.uy.
En divulguant ces expériences, nous essayons d’apporter davantage d’éléments à la réflexion et au débat sur les conséquences des projets REDD pour les communautés locales.
L’équipe du WRM