Fin 2008, le WRM et les Amis de la Terre Papouasie-Nouvelle-Guinée / CELCOR ont organisé ensemble un atelier pour les femmes locales. L’atelier portait sur la promotion des plantations de palmiers à huile destinées surtout à produire de l’huile de palme (utilisée dans la fabrication de cosmétiques, savons, huiles végétales et aliments) et des agrocarburants pour le marché européen.
Dans ce pays peuplé de cinq millions de personnes dont la plupart vivent à la campagne et dépendent de l’agriculture de subsistance, la production de palmiers à huile axée sur l’exportation se développe aux dépends des moyens de vie traditionnels.
L’atelier a réuni des femmes de différentes provinces et leur a permis d’exprimer leurs inquiétudes au sujet de l’expansion de ces plantations : la possibilité du manque de terres et la pollution des fleuves et des rivières, des sols et de l’air par suite de l’utilisation de produits chimiques toxiques.
Mais les participantes sont allées plus loin et elles ont mis en lumière les effets que ces plantations risquent d’avoir pour les femmes en particulier. Elles ont parlé du renforcement du pouvoir des hommes sur les femmes dû au fait que ce sont eux qui gèrent les revenus de la production de palmiers à huile ; de la diminution des terres disponibles pour les jardins par suite de la transformation des fermes traditionnelles en plantations de palmiers ; du bouleversement social qui découle de l’augmentation de l’alcoolisme et de la violence dans la famille.
La rencontre a permis de catalyser le besoin des femmes de s’organiser. Un des résultats de l’atelier a été la formulation d’un plan pour créer une association de femmes dans le cadre de la campagne sur les problèmes du palmier à huile. Ainsi, en novembre 2009 la Women in Oil Palm Association (WOPA) a été établie et, en cette année 2010, elle sera inscrite à la Direction de la promotion de l’investissement.
Les objectifs de l’association sont les suivants :
« Exposer les effets de l’industrie du palmier à huile sur les femmes et les enfants de la PNG, grâce à des activités de sensibilisation et de mobilisation ;
faire campagne pour changer les politiques gouvernementales, la gestion de l’environnement pratiquée par les entreprises de palmier à huile, la vie sociale et économique et le bien-être des femmes et des enfants ;
faire campagne et exercer des pressions pour les droits des femmes et des enfants et contre la violation de ces droits par l’industrie ;
unir les femmes concernées pour former une base solide et organiser un réseau de femmes pour faire campagne sur des questions concernent les femmes et les enfants ;
protéger et promouvoir les droits des femmes et des enfants ;
jouer le rôle d’organe, de porte-parole ou de catalyseur pour les femmes affectées par les plantations de palmiers à huile ;
faire campagne et exercer des pressions pour que l’environnement et les moyens d’existence de la population soient défendus, préservés et gérés de façon durable. »
La création de la WOPA est importante pour faire connaître les problèmes que l’industrie du palmier à huile comporte pour les femmes de la PNG, car ces problèmes sont rarement mentionnés et souvent laissés de côté dans les politiques des entreprises et les lois du pays. L’initiative de la WOPA est un soulagement pour les femmes qui luttent en silence contre les atteintes à leurs moyens d’existence qui découlent de ces plantations.
Les femmes organisées dans la WOPA vont se heurter à de nombreux problèmes. Néanmoins, il s’agit d’un grand pas vers l’émancipation des femmes qui revendiquent leurs droits et qui réclament « que l’environnement et les moyens d’existence de la population soient défendus, préservés et gérés de façon durable ».
Adapté de l’article "WOMEN IN OIL PALM ASSOCIATION (WOPA)" envoyé par George Laume, des Amis de la Terre Papouasie-Nouvelle-Guinée / Celcor, adresse électronique : glaume@celcor.org.pg. Pour lire l’article complet :http://www.wrm.org.uy/countries/PapuaNG/WOPA.pdf.