L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est chargée d’évaluer de façon périodique l’état des forêts du monde. Pour ce faire, elle a établi un certain nombre de définitions dont une qui porte, bien évidemment, sur ce qu’on peut considérer comme une forêt. La tâche aurait dû être relativement facile… si ce n’était que la FAO a décidé de définir les plantations, y compris celles d’essences exotiques, comme des « forêts plantées ».
Bulletin Numéro 117 – Avril 2007
NOTRE OPINION
LA FAO AU POINT DE MIRE
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23 avril 2007Une fois de plus, comme tous les deux ans, la FAO a publié son rapport « Situation des forêts du monde 2007 » (http://www.fao.org/docrep/009/a0773f/a0773f00.htm) qui « examine les progrès accomplis sur la voie d’une gestion durable des forêts ». Tout en admettant que « la déforestation se poursuit au rythme alarmant d’environ 13 millions d’hectares par an », la conclusion générale du rapport est que « les progrès sont réels », quoique « inégaux ».
LES COMMUNAUTÉS ET LES FORÊTS
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23 avril 2007Les forêts tropicales congolaises du centre de l’Afrique sont les plus grandes du monde, après celles de l’Amazonie ; elles sont en outre un important point névralgique de la diversité biologique. Deux tiers de ces forêts se trouvent dans la République démocratique du Congo (RDC). Ce pays est encore divisé par une guerre civile brutale, attisée par la course au contrôle des ressources naturelles, qui a déjà coûté la vie à trois millions et demi de personnes. Environ 40 millions de personnes dépendent de la forêt pour survivre.
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23 avril 2007La plupart des Ayoreo du Paraguay (cf Bulletin nº 96 du WRM) furent contactés de force et déportés de leurs vastes territoires ancestraux entre 1959 et 1987, ou déplacés du fait de l’occupation de leurs terres par des activités agropastorales. Ces circonstances les rendirent fortement dépendants des missions religieuses et du marché régional. À présent, les membres de cette ethnie qui mènent une vie sédentaire sont plus de 2 000, répartis dans 13 établissements (dix communautés en Bolivie et trois au Paraguay), tous situés à l’extérieur de leur habitat traditionnel. Leur culture est de plus en plus influencée et entravée par le style de vie moderne qui leur laisse à peine une place marginale, insuffisante pour qu’ils discernent et réorientent leur chemin vers l’avenir.
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23 avril 2007Le Sarawak est soumis à une exploitation forestière intense et continuelle depuis une trentaine d’années. Plus de 95 % du couvert forestier originel de la région ont déjà été coupés au moins une fois. Les quelques parcelles de forêt ancienne non protégée qui restent se trouvent dans les régions montagneuses proches de la frontière de l’Indonésie, et elles commencent maintenant à être abattues en hâte par les cinq principaux groupes forestiers en activité au Sarawak et leur myriade de filiales et d’entreprises associées.
LES COMMUNAUTÉS ET LA MONOCULTURE D'ARBRES
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23 avril 2007L’énorme complexe papetier high-tech d’Aracruz Celulose situé à Barra do Riacho, dans le Sud-Est du Brésil, a soulevé de graves conflits depuis que l’entreprise a envahi des terres appartenant aux peuples indigènes tupinikim et guarani. Or, l’usine et les grandes monocultures d’arbres de l’entreprise, qui couvrent plus de 175 000 hectares dans le Nord de l’État d’Espirito Santo et dans l’extrême Sud de l’État de Bahia, s’approprient non seulement la terre, mais aussi l’eau.
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23 avril 2007Le 9 avril dernier, l’organisation galicienne APDR (Asociación pola defensa da Ría) a publié une déclaration officielle concernant la certification FSC de la société NORFOR, filiale de l’entreprise espagnole de pâte et de papier ENCE, qui avait été certifiée en avril 2005.
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23 avril 2007L’étude de cas intitulée “Swaziland: The myth of sustainable timber plantations” de Wally Menne et Ricardo Carrere publiée en mars 2007 (version en anglais : http://www.wrm.org.uy/countries/Swaziland/Book_Swaziland.pdf) entend dévoiler le mythe des plantations durables du Swaziland et montrer que les grandes plantations d’arbres en régime de monoculture ayant dans ce pays les mêmes impacts négatifs que partout ailleurs, elles ne constituent pas une exception à la règle.
LE COMMERCE DU CARBONE
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23 avril 2007L’aéroport néerlandais d’Eindhoven a annoncé qu’il était le premier aéroport d’Europe où, à partir de mai 2007, les voyageurs pourront compenser les émissions de leur vol en faisant un don destiné à des projets de plantation d’arbres. La semaine dernière pourtant, des groupes d’activistes ont critiqué à Londres ce genre de compensation d’émissions. Ainsi, à quel point s’agit-il d’une méthode crédible ?