En ce mois d'octobre, pendant qu'une nouvelle conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique avait lieu en Inde, nous avons célébré aussi, le 16, la Journée internationale de lutte pour la souveraineté alimentaire.
Bulletin Numéro 183 - Octobre 2012
NOTRE OPINION
LES MARCHÉS FINANCIERS S'INFILTRENT DANS LA CDB
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30 octobre 2012La 11 e Conférence des Parties (CdP) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) s'est tenue du 8 au 19 octobre à Hyderabad, en Inde. Parmi les principaux thèmes de la conférence figurait la recherche de moyens pour atteindre les Objectifs d'Aichi et du Protocole de Nagoya sur l'accès et le partage des avantages. Ces objectifs, adoptés en 2010 par la CdP 10, sont devenus les nouvelles feuilles de route pour orienter les pays au sujet des mesures à prendre pour freiner la diminution de la diversité biologique avant 2020, puisque l'objectif pour 2010 avait échoué. [1]
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30 octobre 2012La Vía Campesina (LVC), mouvement mondial des paysans, a suivi les discussions de la CDB et, dans un communiqué de presse, a affirmé que, « au lieu de protéger la biodiversité, les discussions de la CDB dégénèrent et s'orientent vers une discussion sur la privatisation et la commercialisation de la biodiversité, dans le but de donner aux grandes entreprises le contrôle de la biodiversité à des fins commerciales, au détriment des paysans, des pêcheurs et des populations indigènes qui la protègent et en prennent soin ».
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30 octobre 2012En 2006, le parlement indien a approuvé la Loi sur les tribus répertoriées et autres habitants traditionnels de la forêt (Reconnaissance des droits forestiers), ou Loi sur les droits forestiers (FRA d'après l'anglais). Cette loi a pour but de restaurer et de reconnaître les droits des communautés forestières sur leurs forêts et leurs ressources communes ; c'est la première fois dans l'histoire des forêts indiennes que l'État reconnaît formellement que les habitants des forêts ont été longtemps privés de leurs droits [voir Bulletin nº 115 du WRM].
LES COMMUNAUTÉS ET LA MONOCULTURE D'ARBRES
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30 octobre 2012Au cours des cinq dernières années, d'énormes concessions de terres ont été accordées au Cameroun, pour élargir les plantations existantes ou sous la forme de nouvelles concessions pour cultiver des palmiers à huile ou des hévéas. Dans ce contexte, la compagnie nord-américaine Herakles Farms, par l'intermédiaire de sa filiale locale SG Sustainable Oils Cameroon PLC (SGSOC) prévoit de faire une grande plantation industrielle de palmiers à huile et une raffinerie d'huile de palme. Les deux projets seront mis à exécution dans une zone couverte de forêt tropicale et entourée par deux parcs nationaux, une réserve forestière et une réserve de faune.
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30 octobre 2012La lutte dans le district de Geragai Jusqu'en 2011, 18 compagnies avaient au total 663 809 ha de concessions dans des zones boisées réparties sur 8 régences de la province de Jambi, Sumatra. Près de 50 % de cette surface – 293 812 ha – sont contrôlés par une seule grande société, la PT WiraKaryaSakti (PT WKS), filiale du groupe Sinar Mas. La concession de la PT WKS est répartie sur 5 régences : Tebo, Batanghari, Muaro Jambi, TanjungJabung Barat, et TanjungJabung Timur.
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23 octobre 2012Le 21 septembre dernier, les organisations écologistes portugaises Liga para a Proteção da Natureza(Ligue pour la protection de la nature) et Quercus ont commémoré la Journée internationale contre la monoculture d'arbres en lançant une pétition contre le projet d'un nouveau régime de boisement et de reboisement, récemment présenté par le gouvernement.
LES GENS SE METTENT À L'OEUVRE
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30 octobre 2012Une quarantaine d'agriculteurs d'une organisation membre de La Vía Campesina (Serikat Petani Indonesia) de la province de Jambi ont manifesté le 16 octobre, devant l'ambassade d'Allemagne, contre les effets négatifs d'un accord d'échange dette/nature signé en 2007 par le gouvernement allemand et les autorités indonésiennes. L'accord avait pour objectif de protéger les forêts tropicales de Sumatra, mais il a abouti en fait à l'expulsion, l'incendie des maisons et l'arrestation des agriculteurs qui vivaient depuis longtemps dans la zone. Source : http://www.metrojambi.com/v1/metro/11013-puluhan-petani-merangin-demo-kedutaan-jerman.html .
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30 octobre 2012Les organisations « Juges pour la démocratie » et CIMI organisent au Brésil une pétition adressée à plusieurs autorités brésiliennes, • pour réclamer la démarcation urgente des terres indigènes du pays, rappelant qu'il existe une situation de calamité, celle des Guaranis-Kaiowá de Mato Grosso do Sul ; • pour protester contre la lenteur, dans le Tribunal suprême fédéral, des démarches concernant la régularisation agraire des terres indigènes ; du fait de cette lenteur, les communautés indigènes se retrouvent aujourd'hui dans des situations très graves ; • contre une proposition d'amendement de la Constitution (PEC 215) qui prétend transférer de l'Exécutif au Législatif le pouvoir de décision concernant la démarcation des terres indigènes du pays.
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30 octobre 2012La Haute Cour administrative (PTTUN) de Medan a statué en faveur de l'organisation WALHI, annulant les décisions administratives qui avaient abouti à délivrer à la PT Kalista Alam le permis de faire une plantation de palmiers à huile d'une superficie de 1 605 hectares dans la forêt de tourbière de Rawa Tripa, district de Nagan Raya, Aceh. Selon le directeur exécutif national de WAlHI, Abetnego Tarigan, « la décision de la PTTUN de Medan établit un précédent favorable à l'application de la législation environnementale et aux efforts de conservation en Indonésie, un pays qui n'a presque jamais fait cause commune avec les gens et l'environnement ».
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30 octobre 2012La deuxième « Commercial Farm Asia », une foire qui rassemble des investisseurs et des représentants du gouvernement du Myanmar et d'autres pays du Sud-Est asiatique, s'est tenue à Yangon, Myanmar, les 11 et 12 octobre. L'objectif était de discuter sur la manière de faciliter et d'élargir les investissements en agriculture industrielle et en industries extractives.
LES COMMUNAUTÉS ET LES FORÊTS
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30 octobre 2012Sao Tomé-et-Principe est un des pays du littoral d'Afrique occidentale qui se distingue quand on parle de biodiversité. Pour cette raison, depuis la fin du 19 e siècle ces « belles îles équatoriales » ont beaucoup intéressé les chercheurs du monde entier. Leurs forêts ont été classées parmi les deux cents endroits du monde les plus importants en matière de biodiversité. Elles sont l'habitat d'environ 25 espèces d'oiseaux endémiques.
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30 octobre 2012Barbara Zimmerman, du Fonds mondial pour la nature Canada, et Cyril Kormos, vice-président chargé des politiques de la Fondation WILD, sont les auteurs d'une nouvelle étude qui affirme que l'écologie des forêts de feuillus rend non seulement impraticable mais absolument inutile de les exploiter par des méthodes vraiment durables.
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30 octobre 2012Au cours des deux dernières décennies, la région Amérique latine et Caraïbes a perdu 9 % de son couvert forestier, surtout à cause de l'extraction de bois, de l'expansion de l'agro-industrie, des grands projets d'infrastructure tels que les routes, les barrages hydroélectriques, les mines, l'exploitation de pétrole et l'urbanisation, en plus des incendies et de la transformation des forêts dus aux raisons mentionnées.
RECOMMANDATIONS
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30 octobre 2012L'UICN a approuvé une motion sur les sites naturels sacrés : « Sites naturels sacrés. Appui en faveur des protocoles traditionnels et du droit coutumier face aux men aces et défis mondiaux ».
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23 octobre 2012Un documentaire lancé en Belgique en 2011 est disponible sur la toile. Réalisé par les journalistes An-Katrien Lecluyse et Leopold Broers, il dénonce la certification FSC d'une des principales entreprises brésiliennes, Veracel Celulose, propriété de Fibria et de la transnationale suédo-finlandaise Stora Enso. Le documentaire montre, d'une part, que le label FSC ne garantit pas une « gestion durable », de sorte qu'il trompe les consommateurs des produits qui le portent ; d'autre part, il montre que la non-durabilité de la monoculture d'eucalyptus, certifiée par le FSC, est directement liée à la consommation excessive de papier dans les pays du Nord.