La perception mondiale des mangroves est en train de changer de manière positive. Ces régions que l’on décrivait comme improductives, malodorantes et infestées d’insectes sont maintenant appelées, avec plus de propriété, « les racines de la mer », « des forêts amphibies » ou « des frayères côtières ». Cette nouvelle attitude est un premier pas vers leur conservation, puisqu’un écosystème prisé a davantage de chances d’être protégé qu’une terre inutile.
Un tel changement est, pour une bonne mesure, le résultat des activités de nombreuses ONG qui luttent aux côtés des communautés locales pour protéger leurs mangroves, et qui ont sensibilisé l’opinion au niveau national, régional et international au sujet de l’importance sociale et environnementale de ces écosystèmes.
Bulletin Numéro 84 - Juillet 2004
Bulletin Général
Bulletin WRM
84
Juillet 2004
NOTRE OPINION
LUTTES LOCALES ET NOUVELLES
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29 juillet 2004D’après le Programme des Nations unies pour l’Environnement, 38 % des côtes africaines et 68 % des aires marines protégées sont menacées par un développement incontrôlé. À cet égard, l’élevage de crevettes, mal planifié ou non réglementé, est une source d’inquiétude. Jusqu’au début des années 1990, l’élevage de crevettes en Afrique était de dimensions relativement modestes. À présent, l’industrie voie ce continent comme une nouvelle frontière, et de vastes étendues de mangroves sont dans la mire des entrepreneurs, qu’attirent les riches ressources naturelles, la main d’oeuvre bon marché et le bas prix de la terre. D’autre part, les crevettes africaines sont très prisées, leur qualité étant meilleure que celle des petites crevettes asiatiques.
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29 juillet 2004Tout comme l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), la Banque mondiale encourage la formulation de nouvelles lois forestières au Congo et le ‘zonage’ de toute la surface boisée du pays, ce qui impliquerait l’exploitation de quelque 60 millions d’hectares de forêt tropicale. Ces projets ont été attaqués en février de cette année par plus de 100 organisations s’occupant de l’environnement, du développement et des droits de l’homme (voir bulletin nº 80 du WRM).
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29 juillet 2004En 1994, un groupe de personnes de diverses ONG – dont le coordinateur actuel du WRM – avaient été invitées par les Masaï à visiter la forêt qu’ils essayaient de sauver du ‘développement’ du tourisme. Pour apporter à leur lutte le soutien international, un article avait été rédigé et diffusé en novembre de cette année-là dans le magazine du Réseau du Tiers Monde, Resurgence (disponible sur : http://nativenet.uthscsa.edu/archive/nl/9412/0140.html ). La lutte continue encore, mais un nouvel acteur est apparu sur scène : l’UICN. Ce qui suit est une description détaillée de la situation actuelle et du sentiment de la population à cet égard.
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29 juillet 2004Le réseau environnementaliste Geasphere a accusé le Conseil de bonne gestion des forêts (Forest Stewardship Council - FSC) d’agir de manière irresponsable en certifiant les plantations industrielles d’arbres qui prolifèrent en Afrique du Sud. Ces plantations industrielles ont un coût énorme pour l’environnement naturel et social, et ce coût n’a pas été quantifié, dit Philip Owen, membre de Geasphere, dans une lettre ouverte au président du FSC, David Nahwegabouw. « L’octroi d’une étiquette ‘verte’ aux plantations industrielles d’arbres d’Afrique du Sud est un acte irresponsable qui amoindrit votre crédibilité », avait affirmé Owen dans une lettre antérieure aux membres du conseil de direction du FSC.
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29 juillet 2004Le numéro mars-juin du magazine « Watershed » est centré sur le problème des plantations d’arbres au Cambodge, au Laos, en Thaïlande et au Vietnam, dans le cadre de la prolifération des plantations industrielle d’arbres dans le Sud en général. Ce numéro de Watershed est le résultat du travail en collaboration d’un grand nombre de personnes et d’organisations (de la région du Mékong mais aussi de l’extérieur) qui s’inquiètent des impacts de ces monocultures à grande échelle sur la société et sur l’environnement.
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29 juillet 2004Dans une lettre adressée le 24 juin au Premier ministre de la République populaire de Chine, plus d’une douzaine d’organisations pour la conservation et une trentaine personnes de la communauté internationale universitaire et environnementale ont manifesté leur inquiétude au sujet de l’extraction forestière pratiquée par la Chine dans la région de N’Mai Hku, en Birmanie du Nord (la version intégrale de cette lettre est disponible sur : http://www.rainforestrelief.org/News_and_Events/ Rainforest_Relief_News/Burma_Forests_Letter/Letter.html ).
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29 juillet 2004La péninsule de Leizhou est située à l’extrémité sud de la Chine sud-orientale, en face de l’île de Hainan. Elle compte 1 500 km de côtes et 12 500 km2 de terres au climat subtropical, avec des baies et des estuaires nombreux où l’on trouve de larges bandes de mangroves diverses et de vasières associées. Vingt-quatre espèces de palétuviers y ont été identifiées, dans une superficie totale de 3 300 ha de mangroves éparses le long de plusieurs bandes côtières isolées.
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29 juillet 2004Aux entrées de la Réserve de Tigres de Pench, qui est à cheval sur les États de Maharashtra et Madhya Pradesh, il y a des panneaux qui annoncent : « bienvenue au pays de Mowgli ». Dans le livre pour enfants « Le livre de la jungle » que Rudyard Kipling écrivit au dix-neuvième siècle, Mowgli est un garçon qui grandit en parlant avec tous les autres habitants de la jungle, dont une mangouste et un éléphant. Il est indéniable que Mowgli et les siens vivaient dans la forêt dense en symbiose avec les animaux. Or, le pays de Mowgli a été transformé en Parc national et Sanctuaire de Faune, et ses habitants humains priés de quitter volontairement la forêt, lorsqu’ils n’en ont pas été expulsés de force.
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29 juillet 2004Le barrage Nam Leuk a causé des problèmes graves à la population locale, d’après un rapport récent du chercheur laotien Phetsavanh Sayboualavan. Ce rapport, fondé sur la visite de sept villages affectés par le barrage effectuée en mai 2003, décrit l’augmentation des troubles de santé, la pénurie de nourriture, les inondations, les pêcheries détruites, le bétail mort, l’abattage illégal et la corruption qui ont découlé du projet. La construction de ce barrage de 60 MW financé par la Banque asiatique de développement a été terminée en 2000. La BAsD a nié qu’il existe à l’heure actuelle des problèmes causés par le projet.
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29 juillet 2004Le mot ‘écotourisme’ est peut-être le plus galvaudé qui soit. Autant l’industrie du tourisme que les projets gouvernementaux de ‘développement’ en usent et en abusent. Or, la plupart du temps il ne désigne que le simple tourisme, cette ‘industrie sans fumée’ vers laquelle se sont tournés tant de pays du Sud, dans l’espoir d’attirer des investissements et des devises étrangères leur permettant de faire face au fardeau de la dette et à des règles de marché de plus en plus mauvaises. De leur côté, des organismes internationaux tels que la Banque mondiale, les agences des Nations unies et les organisations commerciales ont fait de leur mieux pour que le tourisme devienne une véritable industrie mondiale.
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29 juillet 2004Environ 3 000 personnes ont parcouru deux cents kilomètres pour arriver à Tegucigalpa, dans le but de réclamer au gouvernement du président Ricardo Maduro la protection des ressources naturelles du pays. Elles venaient de quatre villes de l’intérieur du Honduras et ont mis sept jours, du 22 au 30 juin, pour arriver à la capitale.
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29 juillet 2004Pendant longtemps, les mangroves ont été considérées, et parfois même officiellement désignées, comme des zones inutiles où il n’y avait que des moustiques et des marais malodorants. Heureusement, cette perception des forêts de marée est en train de changer, sous l’influence d’études scientifiques récentes et de campagnes de sensibilisation du public. À présent, on voit que les mangroves ont des caractéristiques uniques, et qu’elles abritent une grande diversité biologique d’une importance énorme pour la santé des pêcheries naturelles et de l’écologie marine.
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29 juillet 2004Il semble important de savoir pourquoi la foresterie est depuis quelques années au centre des principaux débats et à l’ordre du jour du gouvernement. Le présent article essaie de répondre à cette question et de montrer certains éléments politiques qui nous permettent d’affirmer que les questions forestières et les services environnementaux associés ne sont qu’une affaire de plus, non seulement au plan national mais à l’échelon mondial.
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29 juillet 2004La certification de crevettes ‘organiques’ en Équateur est une initiative de Naturland, entreprise de certification allemande qui, depuis 1996, certifie des entreprises crevettières du pays pour que les exportateurs puissent accéder aux marchés avec des prix et des standards de qualité meilleurs, grâce à un label vert. Les principaux marchés de la crevette ‘organique’ sont l’Allemagne, la Suisse, la France et le Royaume-Uni. Environ 1 000 hectares de bassins crevettiers ont été certifiés en Équateur. Le processus de certification implique le respect des normes de Naturland (formulées avec l’aide de la GTZ) et de la législation nationale, et exige que l’activité crevettière bénéficie la société.
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29 juillet 2004Chers amis, Je suis Floresmilo Villalta, président de l’Asociación Avícola Ecuador Libre, et je souhaite remercier par la présente toutes les organisations et toutes les personnes qui m’ont offert leur appui spirituel et moral et m’ont ainsi encouragé à poursuivre notre lutte. J’ai appris que vous prenez cette lutte à coeur, et j’en ai été très fier.
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29 juillet 2004La localité d’Agüide est située sur la bande côtière qui va de Punta Zamuro à Punta Uvero, paroisse La Pastora de la municipalité d’Acosta, dans le Nord-Est de l’Ëtat de Falcón. La population d’Agüide est en état d’alerte. En effet, le représentant d’un projet crevettier y est venu en quête de signatures pour demander la réalisation d’une réunion où, à ce que l’on croit, il annoncerait « les bontés » du projet pour la localité. Devant cette situation, plusieurs voisins se sont réunis pour analyser les effets que l’installation d’une ferme crevettière aurait sur la population et sur la région, à partir des expériences d’autres projets semblables mis en oeuvre à Falcón et dans le reste du pays. Ces projets sont les suivants :
GENERAL
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29 juillet 2004L’opposition se fait entendre. En Espagne d’abord, où l’usine de pâte de la société papetière ENCE a contaminé pendant des années la Ria de Pontevedra. Bien que l’entreprise ait finalement été déclarée coupable et ses directeurs condamnés à des amendes et des peines de prison, son « héritage » environnemental dure toujours (voir bulletin nº 75 du WRM). Les gens des lieux demandent « la fermeture de l’usine » pour pouvoir « récupérer les fruits de mer » et « la pêche ».
LES FICHIERS DE CARBONE
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29 juillet 2004« Le marché des émissions de carbone, un véhicule pour le développement. Vaut-il la peine d’en parler ? Je pense que oui », a dit Sergio Jellinek, un « conseiller en communication » de la Banque mondiale, devant une salle pleine de journalistes assistant à Carbon Expo, le salon du carbone qui a eu lieu à Cologne la semaine dernière. Organisé par la Banque mondiale, l’Association internationale du marché des émissions et Koelnmesse (Foire commerciale de Cologne), Carbon Expo était censé marquer « le passage à l’âge adulte du Marché mondial du Carbone ». En fait, quelques centaines de personnes seulement ont casqué les 980 euros du droit d’entrée. Un sur sept étaient des journalistes.
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29 juillet 2004En juin, la Banque mondiale a participé à l’organisation de la Carbon Expo à Cologne, en Allemagne. Ce salon du commerce mettait en vitrine des projets en quête d’acheteurs commerciaux et gouvernementaux des pays industrialisés pour les crédits sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre qu’ils sont supposés générer.