Avec l’aide du projet « Seeing Conflicts at the Margins », la communauté d’Antsotso a produit cette vidéo montrant l’impact d’un projet de compensation de la biodiversité de la société minière Rio Tinto/QMM sur leurs moyens d’existence et leur production alimentaire de subsistance. Pour pouvoir se prévaloir d’avoir compensé la destruction de 1 600 hectares de forêt sur les terres de sa mine d’ilménite à environ 60 km d’Antsotso, Rio Tinto/QMM finance un projet de compensation de la biodiversité dans la forêt de Bemangidy-Ivohibe. Cette forêt fournit du bois de chauffage, des arbres pour construire des pirogues, de la nourriture, des médicaments et des terres pour cultiver du manioc aux familles d’Antsotso depuis des générations. La déclaration de la forêt comme zone de compensation de la biodiversité pour Rio Tinto a entraîné des restrictions à l’accès et à l’utilisation de la forêt par les villageois. Ces limitations ont, entre autres, mis en danger la souveraineté alimentaire des familles.
La vidéo, publiée en février 2020, montre que peu de choses ont changé pour cette communauté du sud-est de Madagascar par rapport à la situation documentée dans La compensation de la biodiversité de Rio Tinto à Madagascar – Un double accaparement de terres au nom de la biodiversité ?, un rapport publié en 2016 par WRM et Re:Common en 2016, ou dans Your Mine, un film sorti par Re:Common l’année suivante : Les familles de la communauté d’Antsotso souffrent des conséquences du projet de compensation de la biodiversité Rio Tinto/QMM, tandis que l’une des plus grandes sociétés minières du monde empoche les bénéfices des gisements d’ilménite pour lesquels 1 600 hectares de forêt ont été détruits par la société. L’entreprise affirme avoir compensé cette destruction, mais cette compensation équivaut en réalité à un double accaparement des terres – sur le site de la mine et sur le site de compensation de la biodiversité.
Voir également cet article de Mongabay sur le lancement des vidéos du projet « Seeing Conflicts at the Margins », et l’article et la vidéo de Mongabay sur la situation à Antsotso en particulier.