Femmes en résistance
Lorsque les forêts sont détruites, les femmes des communautés dépendantes des forêts sont durement touchées : Leurs conditions de vie sont particulièrement précaires et il devient encore plus difficile pour elles de se procurer de la nourriture, des remèdes, des matériaux et de l’eau potable. La sagesse et le savoir traditionnels que les femmes se transmettent de génération en génération sont également menacés. C’est pourquoi les femmes sont souvent à l’avant-garde de la résistance contre la destruction des forêts.
Les interdépendances des communautés, contrairement à ce qu’affirment les discours masculinistes de conquête, mettent en lumière les pratiques de conservation des communautés forestières. Et c’est dans ces interdépendances que l’on trouve les histoires des femmes.
Un point de vue féministe sur les communs révèle que l’accumulation s’oppose aux principes de base du partage et de la durabilité : bénéficier de l’abondance de la nature se fait en s’assurant que les besoins définissent l’étendue de l’extraction.
La brochure « Promettre, diviser, intimider, contraindre : 12 tactiques utilisées par les sociétés productrices d’huile de palme pour s'emparer des terres communautaires » entend soutenir les communautés qui souhaitent renforcer leur résistance et mieux se préparer pour faire face aux sociétés et les empêcher d’implanter des plantations sur leurs terres.
Les assemblées villageoises de Korchi, qui mènent une résistance contre l’exploitation minière, contribuent aussi activement à la réinvention et à la reconstruction de gouvernance locales. Les collectifs de femmes ont également commencé à faire entendre leur voix dans ces nouveaux espaces décisionnels. (Disponible en swahili).
Une résistance féminine à l’expansionnisme des grandes plantations de monoculture de palmier à huile industriel en Afrique
En Inde, le programme visant à une compensation des destructions de forêts dues aux projets de développement aboutit régulièrement à la mise en place de plantations forestières en monoculture sur des terres collectives des communautés. Les femmes, qui sont les plus touchées par ces changements, sont au cœur de la résistance.
Les voix et les témoignages des femmes qui dépendent des forêts sont souvent rejetées, ignorées ou passés sous silence, ce qui facilite l'accès des entreprises aux terres communautaires. Mais que se passe-t-il quand elles commencent à faire entendre leur voix ?
Le 8 mars n’est pas seulement l’occasion de célébrer et de rendre visibles les luttes des femmes: c’est aussi l’occasion de rappeler qu’elles sont une source d’inspiration importante pour toutes les autres luttes de l’actualité. Un exemple en est le mouvement de femmes de l’Inde dénommé Chipko, et son important combat de presque 40 ans pour la conservation des forêts et contre la monoculture d’arbre.