Ces jours-ci, une bonne partie de la population du monde – et surtout la population masculine – est rivée aux téléviseurs pour regarder le championnat mondial de football. Bien que beaucoup soient conscients que le football n’est plus un sport mais une gigantesque affaire mondialisée où les joueurs sont presque des gladiateurs « jetables » au service de grandes entreprises, ils ne peuvent pas s’empêcher de suivre les matchs, avec plaisir ou avec douleur.
Bulletin Numéro 107 - Juin 2006
NOTRE OPINION
LES COMMUNAUTÉS ET LES FORÊTS
-
5 juin 2006D’après Global Witness, un document du Panel d’inspection de la Banque mondiale [1], qui a filtré, adresse de nombreuses critiques à un projet d’aménagement forestier mené par cette Banque au Cambodge, car il a n’a pas respecté les mesures de précaution internes, a ignoré les communautés locales et a échoué dans son objectif de réduire la pauvreté. Global Witness est une organisation internationale apolitique. Son activité est centrée sur les rapports entre l’exploitation des ressources naturelles et le financement des conflits et de la corruption. Elle a été co-nominée pour le Prix Nobel de la Paix 2003 pour son travail de découverte sur le financement des guerres civiles en Afrique par les diamants.
-
5 juin 2006
Administrations forestières en Afrique centrale : sont-elles au service des populations concernées ?
Depuis les années 1990, on mène grand battage sur les forêts du Bassin du Congo, pour le meilleur et pour le pire. Et une nouvelle vague environnementale déferle en République Démocratique du Congo, assez semblable dans son ampleur au « boom zaïrois » des années 1970. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir si les administrations forestières d’Afrique centrale sont ordonnées aux besoins et aux aspirations à un mieux-être de leurs populations, étant très souvent soumises à des facteurs sociologiques insidieux. -
5 juin 2006Un ordinateur. Voilà ce que le Nord-américain Paul Lambert, représentant de la société Tortuga Landing, a offert au ministère de l’environnement et de l’énergie (MINAE) en guise de compensation pour avoir construit un chemin de 105 mètres de long et quatre de large, et pour avoir annulé la régénération naturelle d’une forêt de la zone maritime terrestre de Quepos, localité du Pacifique central. Cela s’est produit pendant une audience de « conciliation » qui a eu lieu le 17 février dernier au Tribunal environnemental administratif (dossier nº 184-05-3-TAA).
-
5 juin 2006Jusqu’au début des années 1900, la Gambie était couverte de forêts denses et presque impénétrables. Aujourd’hui, il ne reste que quelques rares étendues de forêt intacte, et 78 % des terres boisées restantes sont classés comme zones de « végétation de savane arborée et arbustive dégradée ». La cause principale de ce processus de détérioration des forêts fut l’introduction de l’arachide, qui devint la première culture d’exportation, destinée surtout à approvisionner le marché français en huile industrielle et de cuisine.
-
5 juin 2006Le Forum national des habitants et travailleurs des forêts (FNHTF) a bien accueilli le rapport présenté par la Commission parlementaire conjointe (CPC) à propos du projet de loi sur les droits forestiers, et il espère que le Cabinet central l’approuvera et l’enverra au parlement. En outre, le FNHTF reconnaît le rôle joué par le président et les membres de la CPC, ainsi que celui des autres mouvements sociaux et groupes d’activistes des forêts qui ont collaboré par leurs suggestions à l’élaboration du projet de loi et apporté des contributions à la CPC.
-
5 juin 2006De nombreuses lettres ont été adressées de l’extérieur au gouvernement de l’Équateur, dans le cadre d’une campagne de soutien aux organisations sociales et indigènes équatoriennes qui cherchent à éviter l’approbation dans leur pays d’une législation qui impliquerait l’expansion des grandes monocultures d’arbres (voir l’article sur l’Équateur dans ce même numéro du bulletin). Pourtant, nous avons choisi de publier le texte complet de la lettre du Conseil d’organisations de médecins et de sages-femmes traditionnels de Chiapas (le COMPITCH), parce qu’elle reflète le sentiment de nombreuses personnes et qu’elle sort du coeur d’un peuple latino-américain qui bat en ce moment à l’unisson du coeur équatorien.
LES COMMUNAUTÉS ET LA MONOCULTURE D'ARBRES
-
5 juin 2006Paulo Henrique de Oliveira et Antônio Carvalho ont voyagé en Europe en avril et mai 2006, afin de faire connaître leur lutte pour la démarcation des territoires tupinikim et guarani d’Espírito Santo. Le premier est un leader tupinikim de Caieiras Velhas et coordinateur de l’Articulation de Peuples indigènes et d’organisations du Nord-Est, de Minas Gerais et d’Espírito Santo (APOINME) ; le deuxième est un chef guarani. Ils ont parcouru pendant trois semaines la Norvège, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Autriche, où ils ont parlé à de nombreuses organisations sur les 11 009 hectares de leurs terres qui sont actuellement aux mains d’Aracruz Celulose, le géant brésilien producteur de pâte à papier. Paulo de Oliveira raconte ainsi son voyage :
-
5 juin 2006L’incidence environnementale et sociale des plantations d’eucalyptus en régime de monoculture a été l’objet de bien des études dans de nombreux pays. Néanmoins, ces études ont souvent ignoré la dimension de genre, passant ainsi sous silence les effets spécifiques de ces plantations sur les femmes. Les passages suivants, extraits d’une recherche sur les plantations et les usines de pâte d’Aracruz Celulose au Brésil, sont donc très utiles pour éclairer le problème et pour promouvoir un examen plus attentif de ces conséquences moins bien connues.
-
5 juin 2006La Colombie n’est pas étrangère à la situation que traversent divers pays latino-américains en raison de l’établissement de monocultures d’arbres de croissance rapide.
-
5 juin 2006En mai 2003, nous disions que “dans presque tous les pays les grandes monocultures d’arbres ont été imposées et se sont développées une fois les lois nationales modifiées en faveur d’entrepreneurs nationaux et étrangers qui obtiennent toutes sortes de bénéfices, des subventions directes et indirectes, des exonérations d’impôts et même des crédits préférentiels et des remboursements » (voir l’article sur l’Équateur du bulletin nº 70).
-
5 juin 2006Le 12 avril 2006, le rapport « The Kalimantan Border Oil Palm Mega-project » a été publié pour montrer les plans du gouvernement indonésien d’établir jusqu’à trois millions d’hectares de plantations de palmier à huile sur l’île de Bornéo : 2 millions d’hectares sur la frontière Kalimantan-Malaisie et 1 million d’hectares ailleurs, dans des zones qui sont encore densément boisées et habitées par des communautés indigènes. L’objectif du plan est de répondre à la demande internationale d’huile de palme bon marché, laquelle doit alimenter à son tour la demande nationale et mondiale de biocombustible.
-
5 juin 2006En mai 2006, le ministère de l’agriculture du Mozambique a présenté le document de travail « Stratégie nationale de reboisement » (le texte complet est disponible ici). Dans ce document sont exposés les principes essentiels pour promouvoir dans le pays l’établissement de plantations d’arbres dont on annonce qu’il s’agira d’essences de croissance rapide. Comme dans tous les pays où l’on a introduit les grandes plantations d’arbres en régime de monoculture, ce projet s’accompagne de la promesse de créer des emplois et d’éliminer la pauvreté, contribuant ainsi à la croissance du pays, surtout dans les zones rurales.
TOUR D'HORIZON
-
5 juin 2006À mesure que les preuves du changement climatique deviendront de plus en plus irréfutables, la lutte pour définir qui réussira à en cerner les causes, les effets et les solutions s’intensifiera. Les décisions politiques dépendront pour une bonne mesure des voix que l’on écoutera et de celles dont on ne tiendra pas compte, dans les milieux populaires autant que politiques. Aujourd’hui, au niveau politique international la perspective de genre brille par son absence dans les débats sur le changement climatique. En fait, les mots « femme » et « genre » sont absents dans les deux principaux accords internationaux sur le réchauffement planétaire, la Convention cadre de l’ONU sur le changement climatique et le Protocole de Kyoto.