Le WRM a passé plus de dix ans à réunir, produire et divulguer des informations et des analyses sur les effets écologiques et sociaux des plantations de « fast wood », qui se caractérisent par la monoculture sur de grandes surfaces d’arbres de croissance rapide. Ce faisant, nous avons insisté sur le fait que les plantations de ce genre ne devraient pas être certifiées, et nous avons visé surtout le Forest Stewardship Council (FSC), la plupart de ces plantations étant certifiées par ce procédé.
Bulletin Numéro 121 - Août 2007
NOTRE OPINION
VERACEL : UNE AFFAIRE-TEST POUR LE FSC
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18 août 2007L’entreprise Veracel Celulose (qui appartient à Stora Enso, suédo-finnoise, et à Aracruz Celulose, norvégienne-brésilienne) a commencé les démarches pour obtenir la certification FSC des plantations d’eucalyptus qu’elle possède dans le Sud de l’État de Bahia, et elle a engagé pour ce faire la société conseil SGS. Cette initiative a provoqué une forte réaction de la part de plus de 300 organisations brésiliennes et internationales qui, le 14 août, ont envoyé une lettre au FSC et à la SGS (disponible sur http://www.wrm.org.uy/paises/Brasil/Carta_SGS_esp.html) où elles dénoncent Veracel, contestent le processus et exigent que la certification soit refusée.
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18 août 2007Une fois de plus, Stora Enso et Aracruz se servent de leur pouvoir économique pour tromper et embobiner, non seulement le peuple brésilien mais, à présent, la société du Nord également, afin d’augmenter le prix de leurs produits, leurs ventes et donc leurs profits. C’est dans ce but que l’entreprise de pâte Veracel s’est portée candidate à la certification FSC et s’est adressée à l’entreprise SGS ICS, installée à Sao Paulo. Elle a monté un spectacle où les acteurs appartiennent à la propre entreprise et où le public est composé d’associés payés pour montrer qu’il n’existe pas de conflit. Une fois de plus, la société a été laissée aux portes.
LES COMMUNAUTÉS ET LES FORÊTS
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18 août 2007Le livre de Philip Gain (Stolen Forests, les forêts volées), publié en 2006, dénonce les conséquences atroces que l’introduction des plantations de teck, d’hévéa, d’eucalyptus et d’acacia en régime de monoculture a eues pour les forêts indigènes du Bangladesh. Sauf dans les Sundarbans, ces plantations se sont vite étendues ces derniers temps dans toutes les régions boisées du Bangladesh, dans le cadre de l’expansion de la ‘simple plantation forestière’ qui a eu lieu dans le monde entier. Les projets de plantation sont mis en oeuvre par le gouvernement mais financés surtout par les institutions financières internationales (IFI), la Banque asiatique de développement (BAsD) et la Banque mondiale.
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18 août 2007La VIe Assemblée du Front de Résistance et de Lutte Pataxó s’est réunie à Monte Pascoal le 19 août dernier pour évaluer les problèmes suscités par l’insuffisance de terres, qui porte atteinte à la subsistance et à la culture de ce peuple. L’histoire des Pataxó et de leur déracinement remonte à 1861, date à laquelle ce peuple et d’autres communautés indigènes ont été expulsés de leurs terres par le gouvernement de la province de Bahia et réunis en une seule localité. Par la suite, les Pataxó ont réussi à occuper une zone de la forêt atlantique qui s’étendait entre le pied du mont Pascoal, le littoral, le fleuve Cariaba et le fleuve Corumbau. Ils ont trouvé refuge dans cette région, dénommée aujourd’hui Barra Velha, où ils ont réussi à rester relativement isolés.
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18 août 2007Le tourisme est arrivé au Costa Rica avec l’intention d’y rester ; avec lui, le pillage et la déprédation des riches écosystèmes du pays ont pris de l’élan (voir le bulletin nº 84 du WRM). Voilà ce que dénonce le Costaricien Juan Figuerola, de la Fédération costaricienne pour la conservation de l’environnement (FECON), dans le communiqué de presse El diablo ambiental: amo y señor de Costa Rica (Le démon écologique, maître et seigneur du Costa Rica), disponible en espagnol sur http://www.wrm.org.uy/paises/CostaRica/Diablo_Ambiental.html.
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18 août 2007Dans le numéro 69 d’avril 2003 du Bulletin du WRM nous avions publié un article sur la République démocratique du Congo, qui portait sur l’exploitation du coltan (abréviation de colombo-tantalite), utilisé dans les téléphones portables, les ordinateurs portables et les jeux vidéo, et sur la dévastation des forêts, comme celle d’Ituri, que provoquait l’extraction de ce minerai, modifiant pour toujours des sites qui, auparavant, permettaient aux Mbuti de vivre et étaient l’habitat de plusieurs animaux, tels les gorilles, les okapis (parents de la girafe), les éléphants et les singes. C’était un triste tableau que le coltan laissait sur son sillage dans les forêts de la RDC, une scène de guerre et de déprédation.
LES COMMUNAUTÉS ET LA MONOCULTURE D'ARBRES
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18 août 2007Le parlement de la Tasmanie va débattre cette semaine le projet d’usine de pâte que Gunns propose de construire à Bell Bay. Si elle est construite, cette usine de 1,4 milliards de dollars consommera quatre millions de tonnes de grumes par an, soit le double du volume de bois que Gunns extrait actuellement des forêts indigènes de la Tasmanie. L’usine produira une grande quantité de substances toxiques qui vont contaminer l’air et le détroit de Bass. La veille du jour où le parlement devait entamer ses délibérations, le ministre fédéral de l’environnement de l’Australie, Malcolm Turnbull, a annoncé la « décision de principe » d’approuver le projet.
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18 août 2007Invités par l’organisation Justice et Paix, un groupe d’observateurs dont je faisais partie ont eu l’occasion de visiter une zone de la Colombie (Curvaradó) dont les populations locales, expulsées avec violence il y a une dizaine d’années, sont maintenant en train de retourner dans leurs territoires. Précisons que l’expression « expulsées avec violence » est loin de refléter l’horreur des actions menées par des groupes d’assassins paramilitaires avec l’appui des forces armées colombiennes. Le meurtre, la torture, les disparitions, la destruction et l’incendie de maisons et les bombardements ont été les armes utilisées par les forces répressives pour atteindre leur objectif : l’expulsion de toutes les communautés (surtout afro-colombiennes et métisses) de la région.
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18 août 2007Le professeur Ove Nilsson est la vedette de la recherche en arbres génétiquement modifiés de la Suède. Lui et son équipe de l’Umeå Plant Science Centre ont été les premiers à identifier le gène qui contrôle la floraison des plantes, ce qui leur a permis de produire des arbres génétiquement modifiés qui fleurissent au bout de quelques semaines, au lieu de quelques années. En 2005, la revue Science a déclaré que c’était la découverte la plus importante de l’année.
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18 août 2007L’ONG allemande Urgewald vient de publier un nouveau rapport concernant les effets de l’industrie de la pâte sur l’environnement et la société. Ce rapport de Chris Lang, intitulé “Banks, Pulp and People – A Primer on Upcoming International Pulp Projects” (Les banques, la pâte et les gens : a b c des projets internationaux de l’industrie de la pâte), décrit les impacts de l’industrie, analyse les antécédents des entreprises impliquées et examine les projets d’expansion du secteur. Il est disponible sur le nouveau site web d’Urgewald : www.pulpmillwatch.org, qui constate les problèmes causés par les opérations en cours et signale les projets problématiques en préparation.
LES FEMMES, L'INDUSTRIE FORESTIÈRE ET LES PLANTATIONS DE PALMIER À HUILE
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18 août 2007Vingt-deux femmes des provinces de Kalimantan et de Sumatra se sont réunies à Bogor du 22 au 24 mai pour discuter des effets que les plantations de palmier à huile avaient eus sur leurs vies. Les femmes et le développement Pourquoi les femmes ? Il est évident que les femmes indonésiennes sont une partie intéressée qui a été marginalisée par le processus de développement dans lequel s’insère l’établissement des plantations de palmier à huile sur de grandes surfaces.
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18 août 2007Les grandes plantations de palmier à huile ont été une très mauvaise initiative pour les habitants de la PNG, et surtout pour les femmes, qui ont subi des changements radicaux dans leur vie, leur travail, leur sécurité et leur santé (voir le bulletin nº 120 du WRM). Le ‘développement’ promis aux communautés en échange de leur terre – c’est-à-dire la distribution d’eau, l’électricité et des logements ‘améliorés’ – ne s’est jamais concrétisé, et les revenus qui en ont découlé ont été maigres. D’après les récits de l’activiste Andrea Babon, un planteur de palmier à huile aurait dit l’année dernière qu’on leur avait promis au départ environ 200 dollars australiens par tonne de fruits de palmier récoltés. Or, le prix international a chuté et ils n’ont reçu que 50 AU$ par tonne.
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18 août 2007Les activités de l’entreprise forestière Omex Industry Limited dans la région de Boloboe, sur l’île Vella La Vella de la Province occidentale du pays, font depuis longtemps l’objet de disputes et de batailles légales. Au cours du dernier week-end de juillet, une tragédie a eu lieu. Un groupe de femmes est allé dans la forêt pour protester contre des opérations qu’elles considèrent comme illégales. Leur tentative de défendre leurs droits sur la terre et les ressources s’est heurtée aux gardes de sécurité de l’entreprise qui, armés de couteaux, de bâtons, de pierres, d’arcs et de flèches, ont attaqué et blessé ces femmes sans défense. Des coupures graves, des os fracturés et des blessures diverses ont été le résultat d’une telle attaque.
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18 août 2007
Îles Salomon : l’exploitation forestière est le facteur principal de l’abus sexuel de petites filles
Dans les pays du Sud, l’exploitation forestière s’est avérée une source de grosses recettes d’exportation pour les gouvernements et de gros profits pour les entreprises mais, pour la population locale, elle a des côtés déplorables pour la société et l’environnement qui répandent partout la détresse (voir le bulletin nº 34 du WRM). Un de ces aspects a été constaté dans les Îles Salomon. Un rapport récemment publié par le Centre chrétien d’assistance de l’Église mélanésienne, à partir d’une étude menée sur la région d’Arosi de la province de Makira, a révélé que plus de 70 enfants de 12 villages avaient été sexuellement exploités par les bûcherons des campements proches des six villages étudiés.