En août 2006, cinq personnes ont été tuées par les BDR (Bangladesh Rifles) dans la ville de Phulbari du district de Dinajpur, au cours d’une manifestation massive contre le projet de mine de charbon à ciel ouvert supervisé par la société britannique Asia Energy. Il y a eu des centaines de blessés dans la foule d’environ 50 000 personnes qui s’opposait à la mine. Celle-ci occuperait une zone où il y a plus de cent villages de sept unions, dans quatre Upazilas (Phulbari, Birampur, Nawabganj et Parbatipur) et une partie de l’Upazila de Phulbari Sadar du district de Dinajpur.
En plus d’affecter au moins 17 000 hectares dans quatre sous-districts et de déplacer au moins 350 000 personnes, il faudra creuser un trou de mille pieds de profondeur pour atteindre le riche gisement de charbon ; après 30 années d’exploitation, ce trou contiendra des substances toxiques ; pendant toute la vie utile de la mine il faudra en extraire l’eau pour qu’elle ne s’inonde pas ; elle sera une cause de pollution sonore en raison des explosions régulières de dynamite et de la circulation permanente de camions et de trains, de pollution de l’air par la poussière de charbon, de pollution de l’eau par le lavage du charbon. De surcroît, elle mettra les Sundarbans en danger.
En effet, Philip Gain (1) explique que le charbon sera transporté à travers les Sundarbans (la mangrove la plus large du monde), et qu’il faudra construire de nouvelles voies ferrées et un nouveau port de mer. Le bruit et la pollution de l’eau que provoque déjà le port de Mongla et qui portent atteinte aux animaux, aux plantes et à toutes les formes de vie de la mangrove augmenteront encore en raison des activités de transport qui auront lieu pendant trente ans.
Les manifestations massives de 2006 ont duré plusieurs jours pendant lesquels la petite ville a été paralysée du fait que l’autoroute qui la traverse avait été bloquée. Le gouvernement est finalement arrivé à un accord avec ceux qui réclamaient l’expulsion d’Asia Energy, et il a interdit les mines à ciel ouvert dans le pays.
À présent, un projet de politique gouvernementale en matière de charbon est à l’étude, mais les gens s’y opposent et accusent le gouvernement provisoire de trahir l’esprit de leur mouvement. En effet, s’il interdit l’exportation de charbon, il permet les mines à ciel ouvert en tant que projets pilotes. Or, d’après ceux qui connaissent la situation de l’intérieur, la mine de charbon de Phulbari pourrait bien tomber dans cette catégorie.
Le documentaire « The Blood Soaked Banner of Phulbari » (le drapeau ensanglanté de Phulbari) peut être visionné en ligne sur : http://banglapraxis.wordpress.com/2008/01/09/
documentary-film-the-blood-soaked-banner-of-phulbari/.
Article fondé sur : “Residents of Phulbari apprehensive of coal policy”, The New Age, janvier 2008,
http://banglapraxis.wordpress.com/2008/01/09/
residents-of-phulbari-apprehensive-of-coal-policy/ ; (1) “Killings in Phulbari Ignite Unstoppable Protest: Local Communities Stand Strong against Open Cut Mining”, Philip Gain, SEHD, http://www.sehd.org/phulbari/enreport2.html.