« Intégrer la biodiversité » dans les industries extractives : dissimuler la dévastation et l'accaparement des terres

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Photo: Paracatu, Minas Gerais, Brésil // ABR; José Cruz/Agencia Brasil

Une compilation d'articles du Bulletin du Mouvement mondial pour les forêts tropicales (WRM) à l'occasion de la quatorzième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB) qui se tiendra du 17 au 29 novembre à Sharm El-Sheikh, en Égypte. Accéder à la compilation

 

Les États parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB) se réuniront pour débattre, entre autres choses, de propositions visant à « intégrer la biodiversité dans les secteurs de l'énergie et des mines, des infrastructures, de la fabrication et de la transformation. »

L'objectif de la réunion n'est pas une surprise. Le fait est que ces secteurs industriels sont responsables de la destruction à grande échelle de la diversité biologique, et les décideurs, les ONG de conservation, les organisations multilatérales et les donateurs et les industries elles-mêmes sont à la recherche d'outils pour dissimuler cette dévastation.

Dans le cadre des compensations de la biodiversité, des opérations destructrices, menées dans des régions où la réglementation environnementale ne permettrait pas normalement une telle destruction à l'initiative des entreprises sont autorisées à condition que la biodiversité détruite sur le site ciblé par l'entreprise soit recréée ou remplacée par ailleurs. La biodiversité perdue est supposée être « équivalente » à la prétendue zone protégée ou (re)créée. Pourtant, outre le fait que deux lieux ne sont jamais réellement équivalents, l’équivalence ainsi fabriquée amène à passer sous silence d’importantes contradictions et questions de pouvoir, de droits territoriaux, d’inégalités et de violence

Sans surprise, la Société financière internationale (SFI), la branche de la Banque mondiale qui prête de l'argent aux entreprises du secteur privé, a changé sa Norme de performance 6 en 2012. Toute entreprise souhaitant obtenir un prêt de la SFI pour un projet détruisant ce que la SFI considère comme un « habitat essentiel » doit présenter un plan indiquant que la biodiversité détruite sera compensée ailleurs. De ce fait, les gouvernements, principalement des pays du Sud, assouplissent de plus en plus leurs lois environnementales en incluant des dispositions relatives à la compensation de la biodiversité, afin de respecter les « règles » établies par les institutions financières et leurs entreprises partenaires

Il est impératif de mettre fin aux causes sous-jacentes de la biodiversité et à la perte et à la dégradation des forêts. Toutefois, la CDB et ses alliés, qui cherchent des moyens de poursuivre la destruction de la biodiversité par les entreprises – ou, selon leurs propres termes, d’intégrer la biodiversité dans ces secteurs – engagent actuellement les politiques, les financements et les discussions dans une voie dangereuse. L'idée de compensation est fondamentalement erronée. Puisqu'elle promet de compenser la destruction de la biodiversité commise par les entreprises, elle ne fait rien pour empêcher que cette destruction se produise en premier lieu !

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Table des matières

1. Introduction

2. Compilation d'articles du WRM

- Détruire ici et détruire là-bas : la compensation pour perte de biodiversité en tant qu’exploitation double
- Brésil, exploitation minière et biodiversité : De destructeurs à prestataires de services environnementaux : quand les frontières entre endommager et conserver sont seulement rhétoriques
- La compensation de biodiversité et les couloirs de biodiversité en Asie : la destruction et la protection de la nature fonctionnent en tandem
- Colombie : des compensations environnementales qui légitiment l’extractivisme
- Madagascar : une « compensation absurde »
- Les compensations environnementales au Panama : une stratégie qui ouvre les aires protégées aux activités minières
- Des compensations de la biodiversité à l'ingénierie des écosystèmes : de nouvelles menaces pour les communautés et les territoires
- Des entreprises destructrices qui « créent de la biodiversité » ?
- Les dispositifs de compensation de la biodiversité permettent aux sociétés minières de poursuivre leurs destructions comme si de rien n'était
- Liberia : la Banque mondiale ouvre la voie à une stratégie nationale de compensation de biodiversité

3. Lectures complémentaires

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