En 2004, le réseau brésilien qui fait campagne contre la propagation des plantations d’arbres eut l’idée d’instituer une Journée internationale contre les plantations d’arbres en régime de monoculture, coïncidant avec la Journée nationale de l’arbre que l’on célèbre le 21 septembre.
Il est important de souligner qu’il ne s’agit certainement pas d’une journée contre la plantation d’arbres en général, mais contre un type de plantation en particulier : les grandes plantations d’arbres en régime de monoculture.
Bulletin Numéro 110 - Septembre 2006
Bulletin Général
Chers amis,
La section “Arbres génétiquement modifiés » de ce bulletin inclut un appel à l’action très important, dont le but est de presser la Convention sur la diversité biologique d’interdire les arbres GM. Nous vous invitons à signer la lettre rédigée à cet effet.
D’avance, merci de votre soutien.
Bulletin WRM
110
Septembre 2006
NOTRE OPINION
LES COMMUNAUTÉS ET LES FORÊTS
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30 septembre 2006Dans le cadre de la campagne nationale et internationale « Plus de violence à la campagne ! Coupez ce mal à sa racine ! », organisée au Brésil par Rel-UITA et la Confédération nationale des travailleurs de l’agriculture (CONTAG) contre la violence en milieu rural, une équipe constituée par Alvaro Santos, Emiliano Camacho et l’auteur de cet article s’est rendu de Montevideo, Uruguay, à l’état de Pará, dans l’Amazonie brésilienne. Le but de ce voyage était de tourner une vidéo documentaire incluant des témoignages sur quelques-uns des nombreux cas de dirigeants ruraux assassinés ou menacés de mort.
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30 septembre 2006En Afrique, les concessions forestières sont généralement considérées comme des unités d’aménagement forestier. Pourtant, elles ressemblent plutôt à une sorte de monnaie d’échange dans un système caractérisé par la politique du pouvoir et l’exploitation.
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30 septembre 2006Lorsqu’une opération forestière est certifiée dans le cadre du système du Forest Stewardship Council, cela devrait signifier que nous pouvons être tranquilles que la forêt en question est raisonnablement bien gérée. Malheureusement, il paraît que ce n’est pas le cas. SmartWood, une entreprise de certification accréditée par le FSC, a dernièrement certifié des opérations forestières au Laos qui produisent du bois illégal selon le Code forestier du pays.
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30 septembre 2006Le Nicaragua subit depuis longtemps les effets de l’industrie minière. Les nombreuses exploitations d’or et d’autres minéraux métalliques y ont laissé des séquelles : détérioration écologique, pollution des ressources hydriques par des taux élevés de cyanure, de plomb et d’arsenic, et atteintes irréparables à la santé de milliers de travailleuses et de travailleurs qui, de surcroît, ont souffert des violations de leurs droits du travail.
LES COMMUNAUTÉS ET LA MONOCULTURE D'ARBRES
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30 septembre 2006Depuis quelques mois, en Uruguay comme dans le Sud du Brésil, des déclarations de fonctionnaires de l’entreprise suédo-finnoise Stora Enso et d’autorités gouvernementales des deux pays circulent avec insistance, vantant les bénéfices que l’installation des usines de pâte de l’entreprise en question apportera aux habitants de la région.
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30 septembre 2006L’établissement de monocultures d’arbres de croissance rapide pour obtenir du « fast wood » s’est accéléré au Cambodge, par suite de la transition dans laquelle le pays s’est engagé au début des années 1990 pour s’orienter vers une économie axée sur le marché. Les plantations proposées et établies en application du modèle des « concessions économiques » sont des monocultures d’acacia, de pin et d’eucalyptus. La plupart de ces concessions économiques violent la législation cambodgienne et rien ne semble prouver qu’elles aient apporté à l’État les avantages et les bénéfices escomptés.
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30 septembre 2006Le rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur la biotechnologie appliquée à la foresterie (“Preliminary Review of Biotechnology in Forestry Including Genetic Modification”, ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/008/ae574e/ae574e00.pdf), publié en décembre 2004, présentait la situation de la biotechnologie forestière en général, et celle de la modification génétique des arbres en particulier. Le rapport mentionne l’existence de 225 essais sur le terrain d’arbres GM dans 16 pays. Malheureusement, le tableau est quelque peu faussé du fait qu’il ne distingue pas les essais actuels de ceux du passé. Sur ces 225 essais, 150 figurent dans les États-Unis.
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30 septembre 2006Quel que soit le pays du Sud où l’on projette d’établir des plantations d’arbres, le gouvernement correspondant offre aux investisseurs toute une série d’encouragements. En Indonésie, le gouvernement a déboursé des milliards de dollars pour développer les plantations. Les secteurs de la plantation et de la pâte ont reçu eux aussi une aide généreuse. La Banque mondiale et la Banque asiatique de développement ont financé des recherches à ce sujet dans les années 1980. Plusieurs agences de crédit à l’exportation ont contribué à financer la construction d’usines de pâte.
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30 septembre 2006Dans le numéro précédant du bulletin du WRM (nº 109), nous avons parlé de l’expansion des plantations de palmier à huile et dénoncé les conséquences qu’elle avait pour la forêt amazonienne et pour les paysans qu’elle forçait à se déplacer. Or, cet élan s’applique aussi à d’autres espèces exotiques. En juillet dernier a été présenté le Plan national de Reboisement, approuvé en janvier de cette année, qui encourage l’établissement de plantations d’arbres à des fins commerciales et industrielles, au rythme d’une moyenne de 104 500 hectares par an, d’ici à 2024.
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30 septembre 2006L’histoire des plantations en Afrique du Sud est comparable à celle du développement de cette industrie dans n’importe quel autre pays du Sud : au Brésil, Aracruz Celulose a été établie sous la dictature militaire ; le boum de la production de pâte en Indonésie a été planifié et mis en route pendant le régime de Suharto ; la Cambodge, la Thaïlande et le Chili nous fournissent d’autres exemples encore d’entreprises de plantation ou de production de pâte à papier qui ont tiré profit de l’oppression étatique.
LE PIRE EN MATIÈRE DE CERTIFICATION DE PLANTATIONS
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30 septembre 2006Le PEFC (système de certification forestière paneuropéen) fut lancé entre 1998 et 1999 par les groupes forestiers nationaux, composés surtout d’associations de petits propriétaires forestiers de plusieurs pays d’Europe. Il adopta son nom actuel (Programme de reconnaissance des certifications forestières) après avoir intégré d’autres systèmes non européens. Il est gouverné par le Conseil du PEFC, constitué par les représentants des systèmes de certification nationaux qui en sont membres. Le PEFC n’est pas un système unique avec des normes uniques, mais un programme pour la reconnaissance des systèmes de certification nationaux.
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30 septembre 2006Le programme brésilien de certification forestière CERFLOR, reconnu par le programme international PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification Schemes), fut lancé officiellement en 2002 par le ministère de l’Environnement, de l’Industrie et du Commerce, et commença à fonctionner en mars 2003.
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30 septembre 2006Les industriels forestiers chiliens annoncèrent en 2000 le lancement de leur propre label de certification forestière, le CERTFOR, créé sous les auspices de la Fundación Chile et de l’institut forestier INFOR, et avec le soutien financier de CORFO (Corporación de Fomento de la Producción). Après avoir essayé en vain de rejoindre le FSC (pour être légitimé au plan international), le CERTFOR s’adressa à un autre système de certification international : le PEFC. C’est ainsi qu’en octobre 2004 le système de certification chilien CERTFOR reçut l’homologation internationale du PEFC.
LES ARBRES GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉ
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30 septembre 2006La dernière Conférence des Parties (CoP 8) à la Convention sur la diversité biologique a adopté une décision très importante (la Décision VIII/19), où elle « Recommande aux Parties d’adopter une approche de précaution lorsqu’elles examinent la question des arbres génétiquement modifiés ».