Tout le monde semble à présent d’accord que le climat de la Terre est en train de changer, que ce changement résulte directement des activités humaines et que les conséquences sociales, écologiques, politiques et économiques en seront catastrophiques si rien n’est fait – et vite – pour s’attaquer au problème.
La 12e Conférence des Parties à la Convention des Nations unies sur le changement climatique se réunira à Nairobi, au Kenya, du 6 au 17 novembre. Malheureusement, jusqu’à présent la convoitise humaine l’a emporté sur l’intelligence, de sorte que la Convention a été dominée par des intérêts très peu soucieux de l’environnement et des personnes et trop attirés par l’argent.
Bulletin Numéro 111 - Octobre 2006
NOTRE OPINION
LES COMMUNAUTÉS ET LES FORÊTS
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30 octobre 2006De nos jours, le développement d’infrastructures au nom de l’intégration économique régionale est l’une des menaces les plus grandes qui pèsent sur la durabilité environnementale et la justice sociale. L’initiative pour l’Intégration de l’Infrastructure régionale en Amérique du Sud (IIRSA) en est un exemple. L’IIRSA propose une série de grands projets de haut risque qui auront pour conséquence un endettement considérable, en plus d’introduire des modifications profondes dans les paysages et les modes de vie de la région. Dans cette perspective axée sur la croissance, les montagnes, les forêts et les marécages sont considérés comme des obstacles au développement économique, et les fleuves comme des voies pour l’extraction des ressources naturelles.
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30 octobre 2006Le 11 septembre de cette année, l’institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles et renouvelables (IBAMA) a donné son approbation à l’étude d’impact environnemental concernant la construction dans ce pays de deux barrages sur le fleuve Madera, le plus grand affluent de l’Amazone.
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30 octobre 2006Le mois dernier, j’ai écrit un article sur la certification par le FSC de la « foresterie villageoise » au Laos. L’article était fondé sur un rapport dont j’avais pris connaissance, concernant un projet de la Banque mondiale et du gouvernement finnois : le Projet de foresterie durable et de développement rural (SUFORD d’après l’anglais). Le rapport du SUFORD faisait état de graves problèmes en matière d’extraction de bois dans le cadre de ce projet, dont 39 000 hectares ont été certifiés par SmartWood en application du système du Forest Stewardship Council.
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30 octobre 2006Pour le Liberia, comme pour plusieurs autres pays du Sud qui ont subi des siècles de colonialisme, sa richesse a été aussi sa malédiction. Les forêts tropicales couvrent 47 pour cent du territoire du pays. Entre 1989 et 2003, les recettes de l’exploitation forestière permirent de financer un conflit brutal grâce au pillage des forêts, qui étaient une ressource vitale pour les factions armées du Liberia : le bois sortait, l’argent et les armes affluaient. Il y avait tant de concessions illégales que leur superficie dépassait celle du pays.
LES COMMUNAUTÉS ET LA MONOCULTURE D'ARBRES
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30 octobre 2006Dans notre numéro précédent (bulletin nº 110 du WRM) nous avons publié une section sur « le pire en matière de certification de plantations », où figurait le cas du Système de certification forestière paneuropéen (PEFC), un programme pour la reconnaissance des systèmes de certification nationaux. L’Australian Forestry Standard (AFS), mis en place par l’industrie forestière australienne avec le gouvernement et les agences gouvernementales du pays, représente l’Australie dans le Conseil du PEFC. En outre, il s’agit d’un élément capital de l’Australian Forest Certification Scheme (AFCS), lancé en 2000 pour doter le pays d’un « système de certification forestière australien ».
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30 octobre 2006J’ai eu récemment l’occasion de me rendre en Inde, dans la province de Bengale occidental, et de visiter les « villages forestiers » de Dhoteria, Bagora et Mayung, situés dans les districts de Darjeeling, Kurseong et Kalimpong. Aux yeux du nouveau venu, la zone montagneuse de l’Himalaya inférieur apparaît couverte de forêts denses, composées surtout de très grands arbres. Pourtant, les gens des lieux savent qu’il ne s’agit pas de forêts mais de plantations, anciennes et nouvelles, de deux essences principales : le cèdre japonais (Cryptomeria japonica) et le teck (Tectona grandis).
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30 octobre 2006United Fiber Systems prévoit d’ouvrir cette année une nouvelle usine de particules de bois, d’une capacité de 700 000 tonnes, sur l’île de Pulau Laut. Cette usine est le premier pas de l’expansion de l’industrie de la pâte proposée par l’UFS pour le Kalimantan. Le bois en particules sera exporté en Chine pour alimenter les usines de pâte et de papier.
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30 octobre 2006La conférence sur les plantations forestières de l’Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO), intitulée « Aménagement forestier durable avec des plantations à croissance rapide », qui eut lieu du 10 au 13 octobre 2006, rencontra une forte opposition de la part de plusieurs organisations écologistes et pour la justice environnementale.
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30 octobre 2006Le système de certification SFI (Sustainable Forestry Initiative), lancé en 1995 par l’American Forest & Paper Association (AF&PA), l’association la plus puissante du monde en matière de commerce de bois, concerne une étendue de 40 485 830 ha dans les États-Unis et le Canada. En essence, il s’agit d’un système créé par l’industrie forestière pour l’industrie forestière. Les sociétés membres de l’AF&PA, parmi lesquelles figurent les plus grandes entreprises forestières des États-Unis et du Canada et les plus grands distributeurs en gros de produits dérivés du bois, financent le SFI à 82 %.
LE POINT SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
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30 octobre 2006Un rapport approfondi de Leigh Brownhill et Terisa E. Turner (“Climate Change and Nigerian Women’s Gift to Humanity”, le changement climatique et le don des femmes nigérianes à l’humanité) décrit la résistance des Nigérians à l’exploitation massive du pétrole (qui n’a rendu aucun service à la population du pays, cf. le bulletin nº 56 du WRM), et met en lumière le rôle conducteur joué par les femmes dans ce combat.
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30 octobre 2006Le volume de combustibles fossiles que la civilisation « pétrolière » brûle en un an contient un volume de matière organique équivalent à celui des plantes et des animaux de quatre siècles.
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30 octobre 2006La Banque mondiale est devenue le principal commerçant international de crédits de carbone. Son nouveau rôle crée une série de conflits d’intérêts.
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30 octobre 2006La 9e Conférence des Parties à la Convention des Nations unies sur le changement climatique, tenue à Milan en 2003, avait permis aux entreprises et gouvernements du Nord d’établir, dans le cadre du « mécanisme de développement propre » (MDP) du Protocole de Kyoto, des plantations d’arbres dans le Sud, censément pour qu’elles absorbent du dioxyde de carbone et fonctionnent comme des puits de carbone. La CoP-9 autorisa d’utiliser comme puits de carbone les plantations d’arbres génétiquement modifiés (GM), que l’on appelle aussi arbres transgéniques, censément pour compenser les émissions de carbone.