Bulletin Numéro 124 - Novembre 2007
Téléchargez le bulletin en PDF
LE THEME CENTRAL DE CE NUMERO : le changement climatique et la promotion des plantations
Non seulement le changement climatique est déjà là, bouleversant la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes, mais il va s’aggraver, à moins que l’on prenne d’urgence les mesures nécessaires pour résoudre ce problème. Les phénomènes qu’il provoque, ouragans, températures extrêmes, inondations, sécheresses et montée du niveau de la mer, vont affecter de plus en plus de personnes, dont des millions seront forcées d’émigrer et deviendront des réfugiés de l’environnement.
Devant un panorama aussi dramatique, les gouvernements ont pourtant refusé à ce jour de s’attaquer au problème véritable – les émissions de gaz des combustibles fossiles – et centré leur attention sur des solutions fausses et bon marché. Beaucoup de ces « solutions » impliquent l’expansion des plantations d’arbres, que ce soit comme puits de carbone, comme sources de biodiesel (palmier à huile) ou pour la production d’éthanol de cellulose (eucalyptus, peupliers, saules, etc.). L’industrie biotechnologique a contribué elle aussi à ces plans, avec des recherches sur des arbres génétiquement modifiés capables d’emmagasiner davantage de carbone (avec plus de lignine) ou de produire davantage d’éthanol (avec plus de cellulose).
Pour contrecarrer efficacement ces politiques, il est important de connaître les moyens que les gouvernements mettent en œuvre pour promouvoir les plantations d’arbres, et ceux dont se servent les populations et les organisations locales pour s’y opposer. Nous espérons que les informations contenues dans le présent numéro du bulletin seront utiles à cette fin.
COUP D’OEIL SUR LA SITUATION DANS LES RÉGIONS
-
11 novembre 2007La forêt doit disparaître, voilà ce que semblent dire les différents instruments créés en Colombie pour le secteur forestier. Pourtant, la plupart d’entre eux fixent des objectifs de conservation et de protection.
-
8 novembre 2007Avec des discours sur le développement durable et le salut des pauvres derrière lesquels se cache l’idéologie du grand capital, les géants de la pâte avancent sur l’État de Rio Grande do Sul. Avec leur capital, ils financent des campagnes électorales, paient pour une publicité trompeuse et manipulent à leur gré les pouvoirs publics. Les ‘documents d’ajustement de conduite’ (TAC) ont pour but de permettre le développement des plantations, sous prétexte d’éviter que les entreprises subissent des pertes économiques. Cela implique le financement de campagnes électorales et le remplacement des directeurs des organismes pour l’environnement, en plus des pressions exercées sur les experts de ces institutions pour accélérer l’obtention des permis environnementaux.
-
8 novembre 2007En analysant l’évolution de la législation indonésienne en matière de plantations, il est possible d’identifier cinq étapes en ce qui concerne l’huile de palme. Nous les appellerons l’étape PIR-Trans (jusqu’en octobre 1995), l’étape de la déréglementation (1995-1996), l’étape de la privatisation (1996-1998), l’étape des coopératives (1998-2002) et l’actuelle étape de décentralisation (2002-2006). Il convient de signaler que ces étapes n’ont pas été entièrement discrètes et que le début d’une nouvelle étape n’a pas impliqué la fin des processus antérieurs.
-
8 novembre 2007Durant les deux dernières années, le Laos a vu augmenter de façon spectaculaire l’investissement étranger direct dans les plantations commerciales d’arbres. D’après la Commission de la Planification et l’Investissement du pays, 21 projets pour un total de 18,3 millions USD ont été approuvés en 2005, tandis qu’en 2006 il y en a eu 39 pour un total de 458,5 millions et qu’en février 2007 il y avait 9 projets approuvés et 16 autres en attente, pour un total de 342 millions de dollars.
-
8 novembre 2007Les politiques économiques du Cameroun depuis son indépendance se sont caractérisées surtout par la promotion institutionnelle des grandes plantations industrielles. Entre 1971 et 1981, l’État y a consacré non moins de 60 % des fonds publics réservés au développement agricole. Le plus important est que ces grandes plantations ont toujours été dominées, et le sont encore, par une poignée de sociétés agro-industrielles, très protégées, oligopolistiques et dépendantes de technologies à grande intensité capitalistique. L’établissement et l’expansion de ces plantations ont comporté de gros investissements (des prêts) qui les ont rendues très dépendantes du capital étranger, mais aussi de la technologie et de la gestion étrangères.
-
8 novembre 2007La forêt doit disparaître, voilà ce que semblent dire les différents instruments créés en Colombie pour le secteur forestier. Pourtant, la plupart d’entre eux fixent des objectifs de conservation et de protection.
-
8 novembre 2007Tout récemment, la Tasmanie a été élue deuxième parmi les endroits les plus beaux du monde à visiter par le tourisme international. En effet, elle possède des montagnes spectaculaires, des forêts anciennes, des plages intactes, une faune abondante et unique, un climat frais tempéré et une faible population. La plupart de ces caractéristiques ont été inscrites au Patrimoine mondial. On y trouve des chemins de promenade et de randonnée d’une beauté à vous couper le souffle. Malgré ses petites dimensions, l’île possède aussi des terres agricoles qui sont parmi les meilleures de l’Australie, bénéficiant d’une pluviométrie généralement bonne, et elle est fière de son « image de propreté et de verdure ».
NOTRE OPINION
-
8 novembre 2007En 1992, les gouvernements ont reconnu que le changement climatique était une réalité et qu’il fallait faire quelque chose pour éviter une catastrophe de grandes proportions. Ainsi, ils ont signé et ratifié la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Quinze années sont passées ; à présent, la Conférence des Parties à la Convention se réunira pour la treizième fois à Bali, en Indonésie, du 3 au 14 décembre 2007. Qu’a-t-elle réussi à accomplir, cette convention créée pour résoudre le problème du climat ? Les grands pollueurs ont-ils réduit leurs émissions ? Le communiqué de presse distribué à l’occasion par le secrétariat de la Convention répond sans ambiguïté aux deux questions :
DES DÉSERTS VERTS EN CHANTIER
-
8 novembre 2007L’expansion actuelle de la monoculture d’arbres n’est pas le fruit du hasard ni l’initiative de quelques gouvernements. Au contraire, c’est le résultat de l’action d’un ensemble d’organismes qui ont décidé de les promouvoir. Dans les années 1950, la FAO est devenue l’idéologue de la monoculture d’eucalyptus à grande échelle (dans le cadre de sa ‘Révolution Verte’) dans les pays du Sud, en réponse aux besoins des grandes entreprises industrielles qui étaient en train d’épuiser leurs sources habituelles de matière première.