En plus de célébrer, en mai, le jour de la biodiversité, nous sommes aussi au seuil d’un autre évènement dans le cadre de la Convention sur le Climat. Il s’agit de la 34e réunion de deux organismes, le SBI et le SBSTA, qui ont pour rôle de conseiller et d’orienter la Convention. La réunion aura lieu à Bonn, en Allemagne, du 6 au 16 juin.
Climat et biodiversité sont, en fait, étroitement liés. Ce furent les conditions climatologiques qui favorisèrent la richesse de la biodiversité sur la planète, qui mit des millions d’années à atteindre son niveau actuel. La crise climatique et ses effets dévastateurs menacent la biodiversité et tendent à appauvrir profondément les écosystèmes actuels et leurs caractéristiques.
Bulletin Numéro 166 - Mai 2011
NOTRE OPINION
LES COMMUNAUTÉS ET LES FORÊTS
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5 mai 2011La certification est devenue un outil pervers dans les mains des grandes entreprises : elles l’utilisent comme un « label vert » pour imposer des systèmes de production intrinsèquement nuisibles, qui deviennent une menace pour des écosystèmes de grande valeur. C’est ce qui arrive à présent aux mangroves, des écosystèmes à forte diversité biologique. Plusieurs ONG qui travaillent avec les populations locales des pays producteurs de crevettes et avec les consommateurs des pays importateurs de crevettes ont sonné l’alarme au sujet du dénommé WWF-ShAD (Dialogue sur l’aquaculture de la crevette, d’après l’anglais), dont les critères et le processus lui-même seraient criblés de défauts.
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5 mai 2011Souvent cachées, ignorées ou méconnues, les causes profondes de la déforestation sont multiples et variées. Elles peuvent même être bizarres. Beaucoup de personnes savent que la surconsommation dans les pays à hauts revenus est une cause importante du déboisement, mais elles ne savent pas que le mode d’alimentation des animaux domestiques britanniques est partiellement responsable de la disparition des forêts asiatiques.
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5 mai 2011Le 24 mai dernier, les leaders du Conseil national des saigneurs d’hévéas (CNS), José Cláudio Ribeiro da Silva et son épouse, Maria do Espírito Santo, ont été assassinés par des tueurs à gages dans le Sud-Est de l’État de Pará, en Amazonie, près du hameau où ils vivaient. Ils avaient lutté pour l’utilisation durable et diversifiée de la forêt, pour la maintenir debout, en dénonçant l’extraction illégale de bois et la déforestation. Deux meurtres supplémentaires sont venus s’ajouter à la longue liste qui semble n’avoir pas de fin...
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5 mai 2011Après presque cinq mois de tergiversations, la suspension pendant deux ans de l’exploitation forestière en Indonésie vient de démarrer. Le président Susilo Bambang Yudhoyono devait choisir entre deux options : une version du moratoire aurait empêché d’accorder de nouvelles concessions dans toutes les forêts et tourbières ; une autre, s’appliquerait seulement aux forêts et tourbières primaires. Yudhoyono a penché pour la deuxième. Le fait que le moratoire ait été bien accueilli par Asia Pulp & Paper, compagnie qui détient les pires records dans la destruction des forêts de l’Indonésie, montre bien que les entreprises n’auront pas grand-chose à changer du fait de la suspension.
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5 mai 2011Les Shawi, connus aussi comme Chayahuitas, habitent le territoire qui comprend les bassins des rivières Paranapuras et Cahuapanas, qui font partie des provinces d’Alto Amazonas (Loreto) et de San Martín (département de San Martín). Distribués dans environ 180 communautés, les Shawi partagent une organisation sociale et un système de représentation symbolique. Chasseurs et cueilleurs de tradition, ils sont aussi horticulteurs [1] et cultivent surtout le manioc, le bananier, le maïs, le haricot, l’arachide, le riz, l’ananas, la papaye, le coton et le tabac. Ils élèvent aussi des volailles et de petits animaux, ainsi que du bétail. Ils font du commerce avec le riz, l’arachide, le maïs et les haricots, et sont actuellement aussi pêcheurs.
LES COMMUNAUTÉS ET LA MONOCULTURE D'ARBRES
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5 mai 2011Ce que les grandes entreprises forestières ont fait sur nos territoires au Chili est si dévastateur, si triste et si définitif que cela nous rappelle la stratégie du choc [1] exposée par la journaliste Naomi Klein dans son livre homonyme. En utilisant la même ligne argumentaire, nous pouvons affirmer qu’en moins de 30 ans nos forêts indigènes ont été remplacées par des plantations industrielles d’arbres de façon soutenue et systématique, selon un schéma lancé sous la dictature militaire au Chili et protégé, durant les années qui suivirent, par un système économique déprédateur et injuste, si difficile à combattre qu’aujourd’hui, face à la violence dissimulée qui le soutient et aux faits accomplis, nous sommes tout simplement stupéfaits.
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5 mai 2011Lorsque le Prix Nobel de la Paix, la Kényane Wangari Maathai, créa en 1977 le Mouvement Ceinture verte pour encourager la plantation d’arbres indigènes dans les bassins boisés, les réserves riveraines, les fermes privées auxquelles la population avait accès et les espaces publics, dans le but de préserver la diversité biologique locale, elle savait que l’introduction d’espèces exotiques pouvait avoir de graves effets sur l’équilibre de l’écosystème. Le professeur Maathai avait demandé que les plantations industrielles d’eucalyptus soient interdites dans le pays parce que leur forte consommation d’eau contribuait à l’épuisement des réserves.
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5 mai 2011La Haute Cour de Kuching, capitale de l’État malais de Sarawak, dans l’île de Bornéo, a pris une décision historique lorsqu’elle a statué, le 20 février dernier, que tout accord de joint-venture entre une entreprise nationale et une entreprise étrangère de plantation de palmier à huile est en contravention au Code foncier qui prévoit que « une personne non native du Sarawak ne peut pas acquérir de droits ni de privilèges par-dessus le droit coutumier local ».
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5 mai 2011Montes del Plata est le nom sous lequel opèrent en Uruguay deux entreprises transnationales liées à l’industrie des forêts, de la cellulose et du papier : la chilienne Arauco et la suédo-finlandaise Stora-Enso. Dans le cas qui nous intéresse, elles se sont associées pour la construction et la mise en fonctionnement d’une usine qui fabriquera au moins 1 450 000 tonnes de pâte à papier. A partir de cette fusion, le consortium Montes del Plata est devenu le plus grand propriétaire terrien du pays : 250 000 hectares de terres destinées à la plantation d’arbres en monoculture, qui fourniront la matière première nécessaire au fonctionnement de leur méga-entreprise de cellulose.