Des faits associés à la conférence Rio+20, comme l’expulsion d’un activiste mozambicain et la réalité de la situation que certains sponsors de l’évènement officiel font subir aux populations locales, montrent que le pouvoir des grandes entreprises n’a pas de limites.
Le journaliste mozambicain Jeremias Vunjanhe est arrivé au Brésil le 13 juin, pour participer au Sommet des Peuples, une activité organisée par des réseaux et des mouvements sociaux brésiliens et internationaux, avant et pendant la conférence Rio+20 de l’Organisation des Nations unies (ONU). À l’aéroport, la police fédérale brésilienne l’a empêché d’entrer dans le pays et l’a fait retourner au Mozambique.
Bulletin Numéro 180 - Juillet 2012
NOTRE OPINION
AU-DELÀ DE RIO+20
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30 juillet 2012Quiconque était à Rio de Janeiro entre le 15 et le 23 juin a pu observer trois processus parallèles et différents, mais connectés entre eux.
LES COMMUNAUTÉS ET LES FORÊTS
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30 juillet 2012L’accaparement de terres que pratiquent des entreprises, des fonds d’investissement et le marché financier en général, consiste à acquérir de grandes étendues, dans des pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie, pour les affecter à divers usages : grandes plantations industrielles, mines, tourisme, centrales hydroélectriques, production d’aliments pour l’exportation et bien d’autres encore [voir le bulletin nº 117 du WRM]. Cet accaparement a de fortes répercussions sur les communautés et leurs forêts, sur leurs moyens d’existence et leurs connaissances traditionnelles, et même sur leur présent et leur avenir.
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30 juillet 2012
Cambodge : pour la première fois, un projet REDD obtient une assurance contre les risques politiques
Le but de la société privée d’investissement Terra Global Capital est de « faciliter la commercialisation de crédits de carbone découlant de l’utilisation des sols et d’autres crédits environnementaux... en fournissant l’expertise technique nécessaire pour mesurer et monétiser ces crédits et la finance du carbone au moyen d’un fonds d’investissement spécifique... ». -
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30 juillet 2012
Nigeria : un projet de plantation de cacao menace les forêts intactes des Etara et des Ekuri-eyeyeng
La forêt tropicale de l’État de Cross River est une des plus grandes du pays. Près de 8 500 kilomètres carrés sont couverts de forêt vierge ou presque intacte, et appartiennent en partie à la communauté. 5 140 kilomètres carrés de forêt tropicale d’altitude sont classés comme zones protégées : le Parc national de Cross River, qui occupe 3 330 kilomètres carrés de forêt d’altitude, et les Réserves forestières qui occupent 1 810 kilomètres carrés de terres boisées où se situe le territoire coutumier des Etara et des Ekuri-eyeyeng. -
30 juillet 2012Le gouvernement du Sarawak prévoit de construire douze barrages hydroélectriques qui déplaceraient des dizaines de milliers de personnes et inonderaient de vastes étendues de forêt tropicale. Quoique présentés comme des sources d’énergie propre, les barrages hydroélectriques construits dans les pays tropicaux ont des effets dévastateurs sur notre climat, parce que la masse de végétation forestière qui pourrit sous l’eau émet des gaz à effet de serre.
LES COMMUNAUTÉS ET LA MONOCULTURE D'ARBRES
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30 juillet 2012La société philippine A. Brown Company Inc. s’occupe de la plantation et du traitement de palmiers à huile. En 2010, elle a commencé à planter des palmiers sur 520 hectares de terres publiques réclamées par le peuple indigène des Higaonon.
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30 juillet 2012Le palmier à huile a toujours fait partie de la culture des communautés d’Afrique occidentale et centrale. Elles l’ont toujours planté et en ont récolté les fruits, les feuilles ou la sève. Le fruit de cette plante indigène a été transformé sur place en huile de palme, à usage domestique ou vendu sur les marchés locaux pour produire du vin de palme (voir le document d’information du WRM : « Le palmier à huile en Afrique : le passé, le présent et le futur », http://wrm.org.uy/countries/Africa/Palmier_a_huile_en_Afrique.pdf).
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30 juillet 2012Au Chili, de grands groupes économiques forestiers ont foncé sur les terres avec l’appui de l’État, de sorte que plus de 3 millions d’hectares sont couverts à présent de plantations industrielles de pins et d’eucalyptus. Les plantations d’arbres ont rapporté des milliards à des groupes tels que Matte, propriétaire de Forestal Mininco CMPC, ou Angelini, propriétaire de Forestal Arauco.
LES GENS SE METTENT À L'OEUVRE
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30 juillet 2012Dans le cadre du Sommet des Peuples organisé pendant Rio+20, une campagne mondiale contre les transnationales a été lancée, sous le slogan « Démantelons le pouvoir des multinationales et mettons fin à l’impunité ». La campagne a pour but d’unir les centaines de campagnes, de réseaux, de mouvements sociaux et d’organisations qui luttent contre les atteintes des transnationales aux droits de l’homme, à la nature et à la planète.
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30 juillet 2012Des alliés de 26 pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique et d’Europe se sont réunis en Indonésie, dans le Sumatra occidental, du 10 au 15 juillet 2012, convoqués par La Vía Campesina et la Campagne mondiale pour la réforme agraire, pour traiter du thème « La réforme agraire et la défense de la terre et des territoires au 21e siècle : enjeux et avenir ». La situation du monde étant critique du fait des nombreuses crises actuelles – de l’alimentation, du climat, de la finance, de la pauvreté et du chômage – ils ont évalué les stratégies et les enseignements tirés de deux décennies de lutte pour la réforme agraire, que la récente avalanche d’accaparement de terres rend urgente.
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30 juillet 2012L’organisation Salva la Selva a lancé une campagne pour exiger de la Deutsche Bank de se dissocier du géant huilier malaisien FELDA Global Ventures Holding, qui souhaite obtenir trois milliards de dollars par son entrée en bourse et les affecter à la réalisation de nouvelles plantations de palmier à huile en Indonésie et en Afrique. Des forêts tropicales seront achetées, détruites et transformées en énormes plantations industrielles. La Deutsche Bank est une des principales banques allemandes ; elle se dit respectueuse de l’écologie et de la société, mais elle est en train d’aider FELDA à trouver des investisseurs.
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1 juillet 2012Des transnationales aussi peu recommandables que BP, Dow et BP sont en train de sponsoriser les Jeux olympiques, les utilisant comme paravent pour dissimuler les violations des droits de l’homme et les atteintes à l’environnement qu’elles commettent dans le monde entier.
RECOMENDADOS
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30 juillet 2012Publicação recente de Coecoceiba – Amigos de la Tierra Costa Rica, onde se documentam as experiências de aproveitamento de madeira caída nas florestas tropicais da Costa Rica. Pode ser lida em Espanhol em http://coecoceiba.org/wp-content/subidas/2012/05/Madera-Caida-del-bosque-tropical-menor-res.pdf
RECOMMANDATIONS
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30 juillet 2012Uniquement disponible en anglais. Rather than shifting course, the so-called Green Economy strategy unveiled at the 2012 United Nations Conference on Sustainable Development drives nature further into the global marketplace by defining an economic value on what the Earth “does” for humans, detachedly called “ecosystem services.” Proponents of this scheme of “commoditizing” soil, forests, and fresh water profess that by putting a price on the natural world, it can be ‘saved’. The report from Global Exchange can be read athttp://www.globalexchange.org/sites/default/files/RONPlantingSeeds.pdf
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30 juillet 2012“Rights of Nature: Planting the Seeds of Change” : pendant la conférence sur le développement durable 2012 des Nations unies a permis de constater que la stratégie dénommée « économie verte » ne représente pas un changement d’orientation ; bien au contraire, elle introduit la nature encore plus dans le système commercial en attribuant une valeur économique à ce que la Terre « fait » pour les humains, c’est-à-dire à ce qu’on appelle « les services des écosystèmes ». Les défenseurs de cette « marchandisation » des sols, des forêts et de l’eau douce affirment que le monde naturel peut être « sauvé » si on lui fixe un prix.
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30 juillet 2012“The Dark Side of Investment Agreements”, nouvelle vidéo de TNI (en anglais et espagnol) qui explique comment ces accords influent sur les gouvernements qui, en raison du pouvoir des transnationales, se retrouvent sans marge de manœuvre face aux violations des droits de l’homme, aux atteintes à l’environnement ou au non-respect des engagements pris par les entreprises. La vidéo est disponible sur : http://www.tni.org/multimedia/video-dark-side-investment-agreements