Des milliers de personnes du monde entier s'apprêtent à voyager ce moi-ci vers Porto Alegre, Brésil, pour participer au Cinquième Forum social mondial (FSM). Si beaucoup d'entre eux ont des programmes spécifiques, ils partagent tous un objectif commun : travailler ensemble pour construire un autre monde possible.
Car ce nouveau monde n'est pas seulement possible, il est nécessaire d'urgence. La base même de la vie sur la Terre est menacée par un modèle de « développement » fondé sur l'exploitation abusive de la nature : on bouleverse le climat, on épuise et pollue l'eau, on élimine la biodiversité tout en soumettant une partie à la manipulation génétique, on empoisonne le sol et on l'érode.
Bulletin Numéro 90 - Janvier 2005
Bulletin Général
Bulletin WRM
90
Janvier 2005
NOTRE OPINION
LUTTES LOCALES ET NOUVELLES
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26 janvier 2005Les communautés locales perçoivent en général la gestion des forêts comme une affaire publique. Pourtant, à l'intérieur du foyer les questions publiques et l'investissement reviennent à l'homme, tandis que les femmes sont responsables des affaires domestiques et ‘privées'. Du fait de leur rôle décisif dans la sécurité alimentaire du foyer, les femmes sont les plus affectées par les bouleversements dans la disponibilité des ressources. C'est pourquoi les politiques forestières récentes qui, poussées par les tendances environnementales nationales et internationales, limitent les activités des gens dans les parcs, touchent les communautés locales et surtout les femmes de ces populations.
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26 janvier 2005Une alliance de nombreuses organisations pour l'environnement, le développement et les droits humains des autochtones a organisé un « Forum sur les Forêts » le 13 novembre 2004 à Kinshasa, dans le but de renforcer la lutte contre l'accroissement de l'abattage illégal dans les forêts tropicales de la RDC et pour le respect des droits des populations locales (voir bulletin nº 80 du WRM).
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26 janvier 2005Les statistiques concernant le Swaziland sont déprimantes. Le chômage atteint 40 %. Plus des deux tiers de la population vivent avec un revenu de moins d'un dollar par jour. Un tiers des habitants du pays dépendent de l'aide alimentaire pour survivre. Presque 40 % des gens sont infectés par le VIH – l'un des taux d'incidence les plus élevés du monde. L'espérance de vie est tombée à 33 ans pour les hommes et 35 ans pour les femmes.
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26 janvier 2005Les raz de marée provoqués par le puissant séisme de magnitude 9,0 qui s'est produit au large de Sumatra le 26 décembre dernier ont fait d'énormes ravages ; tant de souffrances et de morts ont plongé le monde entier dans la douleur. Il est bouleversant de constater que la gravité du désastre aurait été bien moindre si les mangroves, les récifs coralliens, les prairies sous-marines et les marécages avaient été conservés en bon état le long de cette même côte, maintenant dévastée. Ces zones tampon naturelles protègent les terres du littoral, épargnant à la population et à la faune le plus gros des tempêtes et des vagues.
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26 janvier 2005La corruption a été identifiée comme le principal obstacle à une véritable modification du secteur forestier du Cambodge. Or, non seulement le gouvernement, mais aussi les donateurs internationaux, ont refusé de regarder ce problème en face. Les coûts de la mauvaise gouvernance du secteur forestier, que provoquent la perte de revenus, la destruction des moyens de vie ruraux et les dommages à l'environnement, augmentent sans cesse, de sorte que le Cambodge reste absolument dépendant de l'aide extérieure.
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26 janvier 2005Le 26 novembre 2004, la législature de la province de Santa Fe a approuvé une loi d'urgence environnementale qui établit la suspension absolue de toute activité de coupe, de défrichage, de déforestation, de brûlage ou de destruction de forêts indigènes pendant une période de 180 jours que le pouvoir exécutif peut proroger pour 180 jours supplémentaires.
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26 janvier 2005Dans une lettre ouverte signée par plusieurs organisations et personnalités du Brésil, Rede Alerta contra o Deserto Verde (Réseau Alerte Désert Vert) dénonce et rejette la certification d'une société de plantation, Aracruz Celulose, l'un des plus grands producteurs de pâte d'eucalyptus blanchie de l'état d'Espirito Santo dans le cadre du programme gouvernemental CERFLOR. Rede Alerta contra o Deserto Verde manifeste son indignation face à la certification de « l'aménagement forestier » effectué par Aracruz Celulose. Cette société possède 146 000 hectares dans l'état d'Espirito Santo, dont 93 000 hectares de monocultures d'eucalyptus.
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26 janvier 2005La Rainforest Alliance, basée aux États-Unis, conspire contre les efforts des groupes de conservation de la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour combattre l'extraction forestière illégale et non durable, très répandue dans le pays. Le programme Smartwood de l'alliance a refusé de retirer sa certification des opérations forestières d'une entreprise qui appartient à un groupe multinational accusé d'abattage illégal et de violation des droits humains en PNG et à d'autres endroits du monde, comme le Sud-Est asiatique et l'Afrique. La Rainforest Alliance a choisi de maintenir ses rapports commerciaux avec cette entreprise, en dépit des protestations des groupes de la société civile de la PNG, qui se prolongent depuis douze mois.
CHRONIQUES DES NÉGOCIATIONS SUR LE CLIMAT
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26 janvier 2005Les organisations et les représentants des mouvements sociaux d'Europe orientale et occidentale et d'Amérique du Nord et du Sud se sont réunis à Buenos Aires, Argentine, pendant la première quinzaine de décembre 2004, pour dire à la dixième Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations unies sur le Changement climatique d'exclure les arbres GM du Protocole de Kyoto, le traité international sur le réchauffement de la planète.
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26 janvier 2005Lorsque la rencontre internationale sur le changement climatique a pris fin à Buenos Aires, le samedi 18 décembre 2004, les travailleurs avaient déjà commencé à démonter les installations. Or, après deux semaines de négociations, tout ce que les plus de 6 000 participants avaient réussi à définir était qu'il fallait se réunir à nouveau.
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26 janvier 2005L'industrie de l'énergie hydro-électrique a toujours dépendu des subsides pour la construction des grands barrages. A présent, les défenseurs de l'hydro-électricité déclarent que les barrages sont « respectueux de l'environnement », en une tentative désespérée d'obtenir pour eux le financement du carbone. L'Association internationale d'Hydro-électricité (IHA), l'Association mondiale de l'Énergie éolienne et la Société internationale de l'Énergie solaire ont formé l'Agence internationale des Énergies renouvelables (IREA). L'IREA a organisé un événement parallèle pendant la réunion internationale sur le changement climatique qui s'est tenue à Buenos Aires en décembre 2004.
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26 janvier 2005« Pour éviter le changement climatique, nous devons changer. » [devise de la COP 10] La possibilité de participer comme observateur à la 10 e Conférence des Parties à la Convention sur le Changement climatique, organisée à Buenos Aires en décembre dernier, a tout de suite éveillé en moi des expectatives contradictoires. Connaissant les performances décevantes des neuf conférences précédentes par rapport à la gravité d'un changement climatique provoqué par les actions de la civilisation industrielle, j'anticipais que le processus se terminerait, comme d'habitude, par un « les affaires sont les affaires », invention admirable pour la propagation de l'inaction. Par contre, toute lueur d'espoir sur la possibilité d'un changement semblait obstinément contraire à la raison.