Le mont Elgon est un volcan éteint et le quatrième sommet de l’Afrique de l’Est. Les Bagisu et les Sabiny sont deux tribus ethniques qui habitent autour de lui. Sur cette montagne de 2 504 km2 se trouve une zone protégée qui couvre à peu près 2 045 km2, dont 1 145 km2 du côté ougandais et 900 km2 du côté kényan [Source : en.wikipedia.org/wiki/Mount_Elgon_National_Park].
Ce parc, déclaré ‘aire protégée’ en 1992, est l’habitat d’au moins 68 mammifères, plus de 400 essences d’arbres et 300 espèces d’oiseaux prolifiques, entre autres. Les communautés voisines du parc national ont souvent fais les frais et rarement profité des avantages associés à la proximité de la forêt du mont Elgon, de sorte qu’elles ont en général peu d’intérêt à conserver ou a gérer les ressources forestières. Ainsi, leur attitude à l’égard de l’écosystème est souvent peu objective.
Les communautés voisines du parc se heurtent à de nombreux problèmes :
– les animaux sauvages détruisent leurs cultures, leur bétail et leur propriété, de sorte que leur production d’aliments et leurs revenus sont faibles ;
– devant quitter leur maison pendant presque toute la journée et la nuit pour protéger les cultures, leur éducation et d’autres activités s’en ressentent ;
– l’agriculture doit être sélective et exclure les produits préférés des animaux sauvages ;
– l’insécurité et la crainte des attaques des animaux sauvages et des criminels qui cherchent refuge dans le parc ;
– les exécutions sommaires par les gardes du parc ;
– la restriction des droits d’usage coutumiers ;
– la restriction du pâturage ;
– la restriction de la collecte de bois de feu, de bois de construction, de champignons, de miel, d’herbes pour les toitures et les paillis, de plantes médicinales et de pousses de bambou, un mets délicat ;
– la disparition de la cueillette de fruits et de la chasse, des médicaments traditionnels et de l’agriculture traditionnelle. La fin de l’autosubsistance s’accompagne de sous-alimentation et de malnutrition ;
– les incendies qui éclatent dans le parc se propagent jusqu’à leurs jardins, détruisant les récoltes et d’autres biens, et
– la destruction des structures sociales et des traditions de la population autochtone, et l’appauvrissement culturel qui en découle.
La viabilité future des zones protégées du mont Elgon semble dépendre de la coopération et du soutien de la population locale. Les communautés qui jouxtent les zones protégées subissent de façon disproportionnée les problèmes associés à la conservation de ces zones. Pour qu’elles soient disposées à coopérer au maintien de ces réserves, il faudrait qu’elles en tirent des avantages concrets.
Les communautés du mont Elgon affirment que l’UWA (le service responsable de la faune et la flore ougandaises) a envahi leurs terres et que, pour résoudre le conflit, il faudrait qu’elles reçoivent quelque compensation, car personne ne verra l’importance d’un parc national qui n’est utile qu’aux touristes riches des villes et aux touristes étrangers.
Pour que les efforts de conservation aient du succès, les autorités gouvernementales doivent être convaincues que les habitants de la zone peuvent utiliser durablement les ressources, et les habitants doivent recevoir l’assurance que le gouvernement protègera leurs droits et leurs intérêts.
Mwayafu M. David,
Uganda Coalition for Sustainable Development, courrier électronique : mwayafud101@gmail.com. Le texte intégral est disponible sur :
http://www.wrm.org.uy/countries/Africaspeaks/Uganda_The_price_of_living
_near_Mount_Elgon_National_Park.pdf.