Le mois de septembre a été vraiment riche en événements importants, auxquels ont participé activement d’éminents acteurs sociaux. La réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce à Cancun, Mexique, est celle qui a eu le plus de retentissement, autant par la présence de milliers de personnes et d’organisations du monde entier qui manifestaient dans les rues contre l’OMC, que par l’attitude ferme de quelques pays du Sud face à l’arrogance de certains gouvernements du Nord. Le monde ne sera plus le même après Cancun.
Bulletin Numéro 74 - Septembre 2003
Bulletin Général
Bulletin WRM
74
Septembre 2003
NOTRE OPINION
LUTTES LOCALES ET NOUVELLES
-
19 septembre 2003Du 13 au 16 octobre se tiendra à Yaoundé, Cameroun, la rencontre ministérielle sur l’amélioration de la gouvernance et l’application des lois dans le secteur forestier en Afrique (en anglais AFLEG). Il faudra voir si cette initiative aboutira à des actions concrètes pour faire face au grave problème des activités forestières illégales et non durables en Afrique. En attendant, la coupe illégale dans les forêts du Cameroun continue de faire des ravages dans l’environnement, l’économie et la subsistance de la population locale.
-
19 septembre 2003Le terme « durabilité », qui concerne autant la possibilité de renouvellement que le maintien dans le temps, est utilisé à toutes les sauces en ce moment, et il est souvent cité comme la « parole magique » des politiciens et hommes d’affaires lorsqu’ils souhaitent faciliter l’acceptation de projets ou programmes de développement. Pourtant, si l’on regarde de près la définition de développement durable (« activité économique qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ») et l’histoire de l’utilisation des ressources naturelles, nous sommes à la vérité très loin d’atteindre la « durabilité ».
-
19 septembre 2003Le Kenya est un pays semi-aride, et il est classé parmi ceux qui subissent une pénurie chronique d’eau, autant dans les régions urbaines que rurales. Dans ce contexte, la plantation d’eucalyptus apparaît comme une conduite suicidaire, et elle l’est en effet. Moins de deux pour cent de la superficie du Kenya sont couverts de forêts à l’heure actuelle. Pourtant, l’importance de ces forêts est énorme, car elles protègent, dans les régions montagneuses, les sources des plus grands fleuves du Kenya, et contrôlent de façon naturelle le débit des fleuves. Sans ces forêts, l’ensablement et les inondations augmenteraient, ce qui toucherait des millions de Kényans. La sécheresse rigoureuse de la période 1998 - 2000 a été attribuée en partie à la diminution du couvert forestier du pays.
-
19 septembre 2003Le délégué du Ministère des forêts, Deo Byarugaba, a dit qu’une étude récente menée par ce service a révélé que des milliers d’hectares carrés de forêt ont été détruits par la coupe non sélective et la production de charbon.
-
19 septembre 2003En juillet 2003, des menaces proférées contre des membres du Mouvement environnementaliste de Olancho (MAO), ainsi que des manœuvres d'intimidation, ont été dénoncées devant l'opinion publique hondurienne et internationale. Mais le tragique dénouement a été l'assassinat de Carlos Arturo Reyes, membre de la communauté El Rosario, municipalité de Salamá, Olancho, le 18 juillet 2003 (voir bulletin du WRM Nº 72.)
-
19 septembre 2003La commune de Bonanza appartient à la région autonome de l'Atlantique Nord. Déjà en 1880, lorsque des gisements d'or y ont été découverts, la région a commencé à subir les conséquences de la "ruée vers l'or". Ceci a été à l'origine de forts courants migratoires provenant de nombreuses régions du monde à la recherche du métal convoité. Aujourd'hui, les principales activités économiques de la région restent toujours l'exploitation et le traitement industriel et artisanal du métal aurifère, ainsi que l'agriculture de subsistance.
-
19 septembre 2003Chiapas est une zone très riche en ressources naturelles, il y a de l'eau et des forêts en abondance et, qui dit forêts, dit diversité, fruits, graines, fleurs, animaux sylvestres, poissons, plantes médicinales, matières premières aptes à différentes usages : bois de chauffage, construction, artisanat, fabrications d'ustensiles, etc.
-
19 septembre 2003Lors d'un processus de participation publique par moments très discutable et suscitant souvent des réactions d'opposition fermes, le projet de loi des Aires protégées a été mis en délibération. L'opposition est généralisée quant à légaliser l'installation d'exploitants pétroliers et miniers dans des aires protégées telles que la Réserve de la Biosphère et le Territoire indigène Pilón Lajas, les Parcs Amboró et Madidi. Les organisations paysannes de Cochabamba ont exprimé que si les aires protégées sont là pour les sociétés pétrolières ou les exploitants forestiers, il vaudrait mieux qu'elles n'existaient pas.
-
19 septembre 2003Dans beaucoup de régions du Brésil, les forêts et les terres destinées auparavant à l’agriculture sont maintenant remplacées par de larges monocultures d’arbres, qui embauchent des hommes, des femmes et des enfants. Dans le cas de Minas Gerais, la plantation implique une série d’activités effectuées indifféremment par des hommes ou des femmes, à l’exception de l’abattage qui est une activité masculine par excellence. L’embauche de travailleuses s’est fondée sur la plus grande aptitude des femmes à effectuer certaines tâches, telles que la culture en pépinière, qui exige davantage d’adresse. Dans certains cas, les femmes sont également chargées de l’application de pesticides pour combattre les fourmis dans les terres plantées d’eucalyptus.
-
19 septembre 2003En 1980, la société Shell, des exploitants forestiers et des missionnaires évangéliques ont établi par la force des contacts avec le peuple autochtone Yora ce qui a entraîné la mort de près de 50% de cette population autochtone, décédée des suites d'épidémies. Les organisations autochtones ont alors sollicité au gouvernement la création d'une réserve et l'ont obtenue en 1990. Dans la réserve d'Etat Nahua Kigapakori accordée aux peuples en isolement volontaire et en contact initial, habitent des peuples tels que le Yora et le Chitonahua, appartenant à la famille linguistique Pano, le Nanti, ainsi que plusieurs sous-groupes du Matsigenka, faisant partie des variantes linguistiques appartenant au groupe ethnolinguistique Arawak.
-
19 septembre 2003Le boisement – promu par la loi forestière de 1987 et relatif à la plantation à grande échelle de monocultures exotiques – avait promis d'innombrables bénéfices pour le pays : des exportations, du développement industriel, des milliers de nouveaux postes de travail. Des subventions, des exonérations fiscales lors de l'importation de matériel et d'équipements industriels, des exonérations de la taxe foncière et de l'impôt sur la fortune, des crédits de la Banque mondiale et de la Banque de la République de l'Uruguay, ont été quelques-uns des bénéfices accordés aux entrepreneurs, ainsi que la possibilité pour les sociétés anonymes d'être propriétaires de terres grâce à des exceptions à la loi.
-
19 septembre 2003Tadao Chino, président de la Banque asiatique de développement (BAsD), sait très bien ce que la société civile attend de sa banque. Au cours de l’assemblée générale annuelle de la BAsD en 2001, effectuée à Hawaii, le président Chino a accepté une déclaration signée par 68 ONG, intitulée « Les peuples défient la BAsD ». Cette déclaration comportait l’exigence que « les directives pour les politiques et les pratiques futures doivent surgir de débats et de discussions publiques, et non de négociations à portes fermées conduites en petit comité par la direction de la BAsD, les élites nationales et gouvernementales et les ‘experts’ techniques ».
-
19 septembre 2003Depuis les années 60, le Cambodge a entrepris de réhabiliter les plantations de caoutchouc existantes et d’en établir de nouvelles. Puisque ces plantations requièrent l’utilisation de vastes étendues de terre, elles ont impliqué l’expulsion de nombreuses personnes de leur territoire traditionnel, et la perte des moyens de subsistance de beaucoup d’autres (cf. Bulletin Nº 59 du WRM). En août 2001, la société Chhup Rubber Plantation a commencé son activité dans la commune de Tumring, district de Sandan, province de Kompong Thom. La plantation couvrira 6 200 hectares de riches sols rouges, « mis à disposition par les compagnies forestières Colexim et Mieng Ly Heng », a dit In Horn, sous-directeur de la société.
-
19 septembre 2003En juillet dernier, la société Vietnam Laos Investment and Development Company a passé un accord de 232 millions de dollars avec le gouvernement du Laos pour construire et exploiter le barrage Sekaman 3, de 210 MW. Ce mois-ci, le gouvernement du Laos a annoncé qu’il avait approuvé les plans du consortium pour la construction de cinq autres barrages : Se Kong 4 (310 MW), Se Kong 5 (200 MW), Se Pian-Se Nam Noi (340 MW), Sekaman 1 (300 MW) et Sekaman 4 (55 MW). Le consortium est constitué par six entreprises d’électricité et de construction dirigées par l’État vietnamien, dont Electricity of Vietnam et Song Da Construction Corporation. L’année dernière, Hanoï avait signé un accord avec le gouvernement du Laos pour importer 1 000 MW par an entre 2006 et 2010.
-
19 septembre 2003Le 25 mai, Samnao Srisongkhram (1965 - 2003) est mort d’une balle dans la tête, assassiné par un tueur à gages. Samnao, de 38 ans, était agriculteur et un leader local très apprécié pour son travail en défense des agriculteurs de la région Nord-Est de la Thaïlande, qui est touchée par la pollution produite par une grande usine de pâte. Samnao était de Khambongpattana, un village de la province de Khon Kaen, où il était président de l’organisation locale Club de Conservation de la rivière Phong. Il avait participé à superviser et assurer le paiement de la compensation due en raison des effets de la pollution provoquée par la société Phoenix Pulp and Paper depuis 1996.
-
19 septembre 2003Sera-t-il possible de résoudre un jour en Australie les conflits entre les communautés et la gestion des ressources naturelles, en particulier dans le domaine de l’extraction forestière ?
-
19 septembre 2003Le palmier à huile est à présent la principale source agricole de devises étrangères, avant même le café. A l’heure actuelle, quatre grands projets de palmier à huile sont en cours, la plupart suivant le modèle de la « plantation mère », où la compagnie « mère » productrice d’huile de palmier est généralement étrangère. Dans ce type de projets, les cultivateurs sont organisés en Villages de palmier à huile (VPH) et en Locataires. Les VPH sont exploités par des propriétaires, dans leurs propres terres traditionnelles. Les locataires louent des terres à d’autres propriétaires pour les cultiver.
LES FICHIERS DE CARBONE
-
19 septembre 2003En tant que membres de l’Assemblée mondiale de la santé, les membres du Comité sur les questions de santé des peuples autochtones ont préparé plusieurs documents techniques d’information pour l’Instance permanente pour les questions autochtones des Nations unies ; le travail de la plupart de ceux qui avions assisté à la deuxième session de l’Instance se centrait sur les activités des dénommés programmes et organismes spécialisés de l’ONU.
-
19 septembre 2003Décrit par les analystes du marché du carbone comme « un désastre », le projet Plantar du Fonds prototype du carbone de la Banque mondiale ne cesse de confirmer l’impression qu’« aucun crédit carbone » n’est un bon « crédit carbone ». Dans une « Note sur le projet Plantar du FPC », la Banque mondiale a récemment reconnu l’inexactitude des affirmations de la compagnie brésilienne de plantation Plantar S.A. concernant la falsification de signatures dans la première d’une série de lettres de la société civile brésilienne où l’on soulignait les problèmes du projet de puits de carbone de la compagnie.
-
19 septembre 2003Juste au moment où la Banque mondiale a désigné l’Ouganda comme l’un des pays africains qui bénéficiera de ses trois fonds de financement du carbone (le Fonds prototype du carbone, le Fonds pour le biocarbone et le Fonds de développement communautaire pour le carbone), des informations commencent à apparaître concernant un « accaparement de terres » sans précédent, qui ouvre les forêts publiques ougandaises à l’activité privée.