La quatrième rencontre du Forum des Nations unies sur les Forêts s’est tenue à Genève. Les délégués gouvernementaux ont passé deux semaines à faire semblant de s’occuper des problèmes qui touchent aux forêts, mais la vérité est que les seules choses dignes de mention ont eu lieu en dehors des salles de réunion officielles (voir ci-dessous la section sur le FNUF).
Bulletin Numéro 82 - Mai 2004
Bulletin Général
Bulletin WRM
82
Mai 2004
NOTRE OPINION
LUTTES LOCALES ET NOUVELLES
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3 juin 2004Les sociétés forestières, les groupes rebelles, les réseaux du crime, plusieurs gouvernements provisoires et le régime de l’ancien président Charles Taylor ont conspiré depuis 1990 pour piller les ressources naturelles du Liberia. Durant cette période, le secteur forestier a été témoin d’une pléthore d’activités illégales. Les sociétés d’exploitation forestière opéraient dans les territoires aux mains des rebelles sans contrôle aucun du Service de développement forestier, et les recettes générées n’ont jamais bénéficié la population du pays. Après son élection, l’ancien président Charles Taylor s’était mis à récompenser ses alliés, ses bailleurs de fonds et ses associés en leur accordant des concessions forestières sans respecter les procédures établies par la législation libérienne.
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3 juin 2004Lorsque le secrétaire d’État Colin Powell a présenté, en début d’année, le rapport 2003 du ministère des Affaires étrangères des États-Unis sur les droits de l’homme, il espérait sans doute que le scandale des tortures systématiques des prisonniers irakiens par les forces armées de son pays ne verrait jamais le jour. « Le président Bush considère la défense et la promotion des droits de l’homme comme la vocation particulière des États-Unis », avait-il dit. Mis à part l’hypocrisie flagrante du régime Bush, le rapport 2003 sur les droits de l’homme au Laos est inquiétant : on y lit que « la performance [du gouvernement du Laos] dans le domaine des droits humains reste médiocre, et des violations graves y sont encore commises ».
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3 juin 2004La réponse du gouvernement vietnamien aux manifestations pacifiques des peuples autochtones, qui ont eu lieu en avril dans les Hauts Plateaux du centre du pays, a été brutale. La police a utilisé des gaz lacrymogènes, des matraques électriques et des lances à eau pour empêcher les manifestants d’entrer dans Buon Ma Thuot, capitale de la province de Dak Lak. Les policiers étaient aidés par des hommes armés de barres métalliques, de pelles et de machettes. Il y a eu au moins dix morts et des centaines de blessés. De nombreuses personnes ne sont pas rentrées dans leurs villages par la suite, et ne sont pas reparues depuis. Ces peuples autochtones des Hauts Plateaux, que l’on appelle les Montagnards, demandent la liberté religieuse et la restitution de leur territoire ancestral.
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3 juin 2004Le 17 avril, plus de 400 soldats des forces spéciales de l’armée équatorienne sont entrés au Détachement Tigre, situé sur la frontière sud-est du Pérou, province de Pastaza, soi-disant pour « capturer, neutraliser et anéantir deux groupes guérilleros » détectés dans la région. Ce territoire appartient à la communauté quichua Yana Yaku, siège de l’Organisation des Peuples autochtones de Pastaza (OPIP), elle aussi occupée le même jour par surprise par 80 militaires, accusée d’être le « foyer de l’appui logistique » de groupes prétendument subversifs.
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3 juin 2004Nous venons de recevoir l’excellente nouvelle que Floresmilo Villalta a été mis en liberté le vendredi 21 mai, et qu’il est immédiatement retourné dans la communauté de Las Golondrinas pour rejoindre sa famille et ses amis. Des représentants de l’organisation équatorienne Acción Ecológica nous ont fait part, au nom de Floresmilo, de leur reconnaissance pour « l’adhésion incroyable » suscitée par la campagne internationale organisée en faveur de ce paysan de 63 ans, dont le seul « délit » a été de vouloir défendre les forêts de sa région contre l’exploitation forestière pratiquée par la puissante société BOTROSA. Nos meilleurs voeux à Floresmilo, et notre profonde reconnaissance à ceux qui, par leur appui, ont contribué à sa libération. Un grand merci à tous !
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3 mai 2004Les Twa étaient les premiers habitants des forêts équatoriales de la région des Grands Lacs. Occupant au départ les forêts de montagne de la région de l’Albertine Rift, ils s’adonnaient à la chasse et à la cueillette. À présent, les Twa des Grands Lacs d’Afrique centrale habitent le Burundi, l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et le Sud-ouest de l’Ouganda.
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3 mai 2004À beaucoup d’égards, il y a très peu de différences entre le Swaziland et l’Afrique du Sud, qui partagent un climat, une topographie et une géologie semblables. Il n’est donc pas étonnant que la végétation naturelle du Swaziland ressemble de près à celle que l’on trouve dans les provinces sud-africaines de KwaZulu-Natal et Mpumalanga, qui entourent presque le royaume swazi.
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3 mai 2004En septembre 2003 nous avions informé sur un ravageur exotique qui avait attaqué les eucalyptus dans la région ouest du Kenya, et nous avions étudié les risques inhérents au modèle de plantation en monoculture (voir bulletin nº 74 du WRM). À présent, les dégâts ont atteint l’Ouganda voisin, où les districts les plus touchés ont été Mpigi, Luweero, Masaka, Kasese, Mbarara, Bushenyi, Mbale, Kapchwora, Tororo, Lira et Apac.
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3 mai 2004Les forêts asiatiques sont détruites à une vitesse ahurissante. La Chine, qui est devenue du jour au lendemain le deuxième importateur de bois du monde, devancée seulement par les États-Unis, y est sans doute pour quelque chose. Le volume de rondins arrivant en Chine a plus que triplé depuis 1998 et dépasse actuellement les 15 millions de mètres cubes.
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3 mai 2004La Patagonie argentine est une vaste région de 800 891 km2 qui comprend une grande variété d’écosystèmes. Du point de vue topographique, on distingue deux territoires différents : la région andine (qui correspond aux Andes australes, avec leurs forêts, lacs et fleuves) et la région extra-andine (des steppes et des plateaux). Des années durant, la Patagonie a été minutieusement explorée, depuis le ciel et sur le terrain, par des centaines de géologues de toutes les nationalités. Le résultat est une carte couverte de concessions minières. Tout ce processus – auquel il faut ajouter la création de réseaux d’influence dans les gouvernements provinciaux, qui ont permis l’approbation de lois favorables aux investisseurs – a eu lieu à l’insu de la population.
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3 mai 2004La troisième rencontre convoquée par le réseau « Alerta Contra o Deserto Verde » s’est tenue les 6 et 7 mai dans la ville de Belo Horizonte (État de Minas Gerais), en présence du délégué du ministère de l’Environnement du Brésil. Le réseau, qui regroupe plus de 100 organisations, avait convoqué des dizaines de représentants du Mouvement des sans-terre, paysans, peuples autochtones, quilombolas (communautés afro-brésiliennes), petits agriculteurs et mouvements sociaux des États de Minas Gerais, Espirito Santo, Bahia et Rio de Janeiro.
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3 mai 2004Le 17 avril, plus de 400 soldats des forces spéciales de l’armée équatorienne sont entrés au Détachement Tigre, situé sur la frontière sud-est du Pérou, province de Pastaza, soi-disant pour « capturer, neutraliser et anéantir deux groupes guérilleros » détectés dans la région. Ce territoire appartient à la communauté quichua Yana Yaku, siège de l’Organisation des Peuples autochtones de Pastaza (OPIP), elle aussi occupée le même jour par surprise par 80 militaires, accusée d’être le « foyer de l’appui logistique » de groupes prétendument subversifs.
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3 mai 2004La Réserve naturelle de Galibi est mondialement célèbre en tant que lieu de ponte de quatre espèces de tortues menacées. Établie en 1969, elle couvre environ 400 hectares et reçoit une affluence permanente de touristes des États-Unis et de partout ailleurs. Pourtant, ce qui est moins bien connu est que’elle fait partie du territoire ancestral des Kalinya du Bas Marowijne River, et que ce peuple a directement subi les conséquences de l’établissement de cette aire protégée. Ricardo Pané, chef de Galibi, l’un des plus grands villages autochtones de la côte nord-orientale du pays, en parle haut et clair :
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3 mai 2004La Mélanésie, qui comprend la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, Vanuatu, Kanaky (la Nouvelle-Calédonie), les Fidji, le Timor-Oriental et la Papouasie occidentale (Indonésie), est unique au monde du fait que 95% de son territoire appartiennent encore aux autochtones sous la forme de propriété communautaire. Les forêts sous leur contrôle font partie des plus grandes forêts tropicales de la région Asie-Pacifique, qui figurent en troisième place après celles de l’Amazone et du Congo. Elles sont soumises à une exploitation forestière illégale et destructrice, pratiquée surtout par des sociétés malaises venues du Sarawak et d’autres régions d’Asie où les forêts étaient épuisées.
LES FORÊTS AUX NATIONS UNIES
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3 mai 2004Freddy Molina est membre du conseil de direction de l’Association de coordination autochtone et paysanne de l’agroforesterie communautaire d’Amérique centrale (ACICAFOC en espagnol). L’ACICAFOC est une organisation communautaire à but non lucratif qui rassemble des associations, des coopératives, des fédérations et des organisations de base dirigées par des petits et moyens producteurs agroforestiers, des peuples autochtones et des paysans agriculteurs. Ces groupes travaillent pour l’accès, l’utilisation et la gestion des ressources naturelles et recherchent la sécurité alimentaire et la viabilité économique pour leurs communautés, en harmonie avec l’environnement. L’ACICAFOC est membre fondateur du Caucus mondial pour la gestion communautaire des forêts. M.
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3 mai 2004Du 3 au 14 mai 2004, des gouvernements du monde entier se sont rencontrés dans les salles sacrées des Nations unies à Genève, en Suisse, pour la quatrième session du Forum des Nations unies sur les Forêts (FNUF-4). Onze membres du Caucus mondial sur la gestion communautaire des forêts y ont assisté pendant la première semaine, dans le but de s’informer sur le processus du FNUF et, si possible, de plaider pour la gestion communautaire des forêts. Il faut avouer que les expectatives du Caucus étaient faibles quant aux résultats des délibérations des gouvernements. En revanche, le Caucus comptait fortement sur ce que la société civile pouvait et devait obtenir, par d’autres voies, dans les coulisses et sur les marges, peut-être même tout à fait en dehors du système de l’ONU.
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3 mai 2004C’est peut-être quelque chose dans l’eau de Genève qui provoque une perte temporaire de la mémoire. Ou bien c’est le café. Quoi qu’il en soit, les participants à la quatrième rencontre du Forum des Nations unies sur les forêts (FNUF-4) qui s’est tenue à Genève en mai semblent avoir subi une forme d’amnésie collective.