Le changement climatique est déjà là. Les ouragans qui se sont dernièrement abattus sur les Caraïbes, l’Amérique centrale, le Mexique et le Sud des États-Unis, et le nombre de victimes qu’ils ont fait, ne sont pas des phénomènes naturels normaux : ce sont des désastres provoqués par l’homme, et leurs causes sont bien connues. À moins que l’on s’attaque sérieusement à ces causes, des millions de personnes vont continuer de subir les conséquences du changement climatique, de la sécheresse extrême aux inondations subites et aux orages extrêmement violents.
Bulletin Numéro 99 - Octobre 2005
NOTRE OPINION
LUTTES LOCALES ET NOUVELLES
-
12 octobre 2005Les gens de l’extérieur peuvent considérer que les Bagyeli sont très pauvres. Ils n’ont pratiquement pas de possessions matérielles, ils ont peu ou pas d’argent et, souvent, ils n’ont pas de foyer permanent. Cependant, pour les membres de ces peuples l’un des indicateurs de richesse les plus importants est leur possibilité d’accéder à la forêt et à ses ressources, et leur degré de participation à la prise de décisions concernant leurs moyens de subsistance.
-
12 octobre 2005Le géant minier Rio Tinto, deuxième au monde parmi les sociétés minières diversifiées, a reçu l’autorisation d’ouvrir une mine colossale sur l’île de Madagascar, située dans l’océan Indien. Les travaux impliqueront d’arracher l’une des forêts les plus précieuses du monde situées en territoire indigène. Ce projet d’extraction de bioxyde de titane, qui coûtera 775 millions USD, sera mis en oeuvre dans la région de Fort Dauphin par Qit Madagascar Minerals (une subsidiaire de Rio Tinto dont 20% appartiennent au gouvernement), avec le soutien de la Banque mondiale.
-
12 octobre 2005La manie de la privatisation s’est emparée de nous comme une peste à laquelle nul n’échappe. La liste des privatisations s’élargit inexorablement. Que nous l’admettions ou non, et quels que soient les arguments que nous utilisions pour justifier cet état des choses, la privatisation a été imposée aux gouvernements africains par les BWI (les institutions de Bretton Woods) et par les pouvoirs occidentaux dominants. Même le soi-disant allégement de la dette par le G8 inclut la privatisation parmi les conditions à remplir. Et, de leur côté, les BWI ont leurs propres arguments.
-
12 octobre 2005Comme d’autres pays envahis par les plantations d’arbres en régime de monoculture (le « cancer vert », comme l’appellent certains Sudafricains), l’Afrique du Sud montre bien que les projets de ce genre n’ont pas été conçus pour améliorer la qualité de vie des populations locales. Au contraire. Aux informations présentées dans le rapport sur les conséquences de la sous-traitance dans le secteur forestier (voir bulletin nº 96 du WRM) sont venues s’ajouter des statistiques scandaleuses révélées au cours du premier atelier sur la charte pour l’émancipation des travailleurs du secteur forestier, qui s’est tenu à East London le 12 septembre.
-
12 octobre 2005Les forêts de l’Inde, base de la sécurité écologique du pays, sont en train de disparaître à un rythme alarmant aux mains d’une pléthore d’entreprises commerciales. Les dernières statistiques publiées dans le Recensement des forêts de l’Inde montrent que le pays a perdu plus de 26 000 km2 de forêt dense pendant la période 2001-2003. Dans un pays où plus de 3 000 espèces de plantes à fleurs et quelque 200 espèces d’animaux ont déjà été classées parmi les espèces menacées, une telle disparition du couvert forestier ne peut qu’avoir aggravé la décimation de la diversité biologique.
-
12 octobre 2005Quand on parle du classement de la zone boisée de Mount Merapi en tant que parc national, on finit toujours par se demander pourquoi ce parc a été établi. L’écosystème forestier du mont Merapi est situé dans la province de Yogyakarta de la République d’Indonésie, à une altitude de 600 à 2 968 mètres au-dessus du niveau de la mer. D’une étendue de 8 655 hectares, il est surtout couvert d’une forêt tropicale de montagne qui est le moyen de vie d’un million de personnes de quatre districts.
-
12 octobre 2005Une restructuration générale de la société du Laos a lieu à l’heure actuelle. Au cours de la dernière décennie, le gouvernement du Laos a déplacé des dizaines de milliers de personnes appartenant à des peuples autochtones, les sortant de leurs foyers dans les hautes terres lointaines pour les réinstaller dans les plaines et près des routes. Bien que les objectifs des programmes du gouvernement soient « la réduction de la pauvreté » et « le développement », les conséquences qu’ils ont eues sur les moyens de subsistance, sur la sécurité alimentaire et sur l’environnement des populations réinstallées ont souvent été dévastatrices.
-
12 octobre 2005Le projet de loi sur les forêts communautaires de la Thaïlande, conçu comme un cadre formel visant à définir les droits des communautés à la cogestion des zones boisées, a pris un tournant inattendu et menace maintenant de provoquer la réinstallation des populations rurales, en particulier celle des peuples ethniques qui habitent les hautes terres et les régions boisées prévues pour la conservation.
-
12 octobre 2005Il y a six mois, les membres des peuples autochtones Tupinikim et Guarani ont réclamé au géant brésilien de la pâte de papier, Aracruz Celulose, un peu plus de 11 000 hectares de leurs terres. Ils ont abattu des milliers d’eucalyptus pour démarquer leur territoire, et construit dans ces terres deux villages indigènes, composés d’un grand bâtiment pour leurs réunions et de quelques autres maisons, où habitent à présent plusieurs de leurs familles. Au début de ce mois-ci, 300 Tupinikim et Guarani et des personnes qui les appuient ont occupé pendant 30 heures le bâtiment central de l’administration de l’usine d’Aracruz, pour protester contre l’interférence de l’entreprise dans les démarches pour la reconnaissance officielle de leurs droits fonciers.
-
12 octobre 2005L’usine de production de pâte de papier de Valdivia, Celulosas Arauco y Constitución (CELCO), qui appartient au groupe chilien Angelini, a récemment repris ses activités, après une fermeture de 64 jours due au scandale suscité par la mort des cygnes à col noir de la réserve du fleuve Cruces, où elle déverse ses eaux usées. Quelques jours plus tôt, l’entreprise avait reçu l’aval du président Ricardo Lagos et des autorités environnementales locales. En annonçant la réouverture, les représentants de l’entreprise ont affirmé qu’ils « avaient acquis de l’expérience » et ils ont demandé « à la communauté de Valdivia des excuses pour les ennuis et les inquiétudes qu’elle avait dû supporter ».
-
12 octobre 2005Sur les 3 500 millions d’hectares de forêts qui existent dans le monde, près de 63 millions sont en Colombie et la moitié d’entre elles se trouvent dans des territoires que les cultures indigènes et les communautés noires ont enrichis. Ces forêts abritent une diversité biologique qui est parmi les plus riches du monde, et elles sont le soutien des nombreuses cultures qui les habitent. D’autre part, elles interviennent dans le système climatique et hydrologique et sont l’habitat de formes de vie complexes et irremplaçables.
-
12 octobre 2005Dans l’Amazonie péruvienne, l’exploitation forestière est fortement sélective, c’est-à-dire que, parmi la grande variété d’essences qu’on y trouve, seules quelques-unes sont utilisées. Les stocks en sont donc réduits et, pour trouver certaines d’entre elles (l’acajou par exemple), les exploitants n’hésitent pas à envahir les zones réservées.
-
12 octobre 2005La plus grande papeterie japonaise, Nippon Paper (NP) est considérée comme une entreprise leader en matière de réformes environnementales, mais à quel point est-ce vrai ? South East Fibre Exports de la région d’Eden, environ 500 km au sud de Sydney, est une filiale de NP. Cette usine de production de particules, la plus ancienne de l’Australie, avait été la première initiative à l’étranger de la société Daishowa Paper Manufacturing Company. Il y a deux ou trois ans, NP l’a rachetée. Après plus de trente années de production destructrice de chips dans le Sud-Est de l’Australie, la nouvelle a enthousiasmé les militants pour les forêts : après tout, le nouveau propriétaire avait bien meilleure réputation que le précédent.
FSC : RÉVISION DE LA CERTIFICATION DES PLANTATIONS
-
12 octobre 2005Comme nous l’avons déjà signalé, le FSC (Forest Stewardship Council) a entrepris de réviser son système de certification des plantations (voir le bulletin nº 92 du WRM). Plusieurs organisations, dont le WRM, réclament depuis longtemps cette révision et elles y ont contribué par l’apport de documents et d’études portant sur les graves conséquences sociales et environnementales de la plantation industrielle d’arbres en régime de monoculture, telle qu’elle est pratiquée dans de nombreux pays.