La troisième rencontre de la ‘Table ronde sur l’huile de palme durable’ (en anglais RSPO), lancée par le WWF et soutenue par divers producteurs, détaillants et institutions financières, a eu lieu ce mois-ci à Singapour dans le but et défini 8 principes et 39 critères pour la production durable d’huile de palme.
L’UITA et la Déclaration de Berne ont demandé d’introduire des modifications aux « Principes et critères pour la production durable d’huile de palme » qui ont été adoptés, car ils autorisent l’urilisation de pesticides fortement toxiques qui sont extrêmement nocifs pour la santé humaine et pour l’environnement. Dans leur énoncé actuel, les critères défendent les intérêts de l’industrie des pesticides – co-sponsors de l’initiative – plutôt que la santé des travailleurs des plantations de palmier à huile.
En effet, ces principes, s’ils exigent que les producteurs cherchent des options de remplacement des pesticides contenant des toxines classe 1, n’interdisent pas en définitive l’utilisation de ces substances. Ils permettent également de continuer à utiliser le paraquat, un herbicide à large spectre très employé dans les plantations de palmier à huile et dont on sait qu’il empoisonne chaque année des milliers de travailleurs des plantations et de petits agriculteurs. Le paraquat est responsable d’une part importante des dizaines de milliers de décès par an liés aux pesticides. Une fois absorbé oralement ou à travers la peau ou les poumons, ses effets sont irréversibles. Plusieurs pays ont déjà interdit son utilisation, le dernier en date étant la Malaisie, où l’interdiction prendra effet en 2007.
L’Union internationale des travailleurs de l’alimentaton et de l’agriculture (UITA) et les organisations syndicales de travailleurs agricoles du monde entier réclament depuis des années l’interdiction du paraquat. “Le Paraquat n’a pas de place dans une agriculture respectueuse de la société et de l’environnement”, a déclaré le secrétaire général de l’UITA, Ron Oswald.
Les systèmes de certification de la production durable dans le secteur agricole tendent maintenant à prendre davantage au sérieux les inquiétudes des travailleurs et à bannir les pesticides les plus toxiques, y compris le paraquat.
L’UITA et la Déclaration de Berne ont déclaré : « Néanmoins, les critères pour la production durable d’huile de palme ne reflètent aucunement ces préoccupations. Aucun label n’est aussi complaisant au sujet des pesticides que les nouveaux ‘Principes et critères pour la production durable d’huile de palme’. Cette faiblesse pourrait être due aux liens qui existent entre la RSPO et l’industrie agrochimique. Après tout, le dîner officiel de la réunion de Singapour est patronné par la société Syngenta, premier producteur mondial de paraquat ».
Plusieurs considérations sont maintenant examinées pour décider si l’huile de palme peut vraiment être produite de façon durable. Avec du paraquat, certainement pas...
Article fondé sur le communiqué de presse de l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation, de l’agriculture, de l’hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes (UITA), adresse électronique : iuf@iuf.org, www.iuf.org, et de la Déclaration de Berne, adresse électronique : info@evg.ch, www.evb.ch, paru le 17 novembre 2005.