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Por Julien-François Gerber.
Les polémiques autour des plantations industrielles d’arbres restent peu connues du public occidental bien qu’elles portent sur le thème médiatique de la conservation et de la gestion des forêts tropicales. Dans de nombreux pays du Sud, par contre, les problèmes que posent ces plantations – qui couvrent aujourd’hui une surface globale équivalente à celle de la Bolivie, soit plus de 110 millions d’hectares – ne passent pas inaperçus. Ils sont à l’origine d’un nombre croissant de conflits entre populations locales et planteurs industriels d’arbres. Cette situation fait des plantations commerciales d’arbres l’un des thèmes les plus controversés de la foresterie moderne. BUTTOUD (2001 : 216) parle même à leur sujet d’un « dilemme fondamental » pour l’avenir des forêts tropicales : faut-il « conserver les ressources forestières tropicales naturelles ou les laisser se dégrader [tout en] les remplaçant par une ressource construite par l’homme au service de ses attentes » ? D’un côté, les partisans des lantations industrielles d’arbres – qui les qualifient volontiers de « forêts plantées » – pensent que ces dernières présentent tout un éventail de vertus, comme celles de recréer des forêts, de stabiliser le réchauffement climatique, de lutter contre la déforestation, de restaurer les sols, de créer des emplois, etc. De l’autre côté, les populations locales souffrent des impacts sociaux et écologiques de ces mêmes plantations et contestent leur bien-fondé. Peu d’études ont été entreprises sur ces impacts et particulièrement du point de vue des retombées éco-sociales locales. CARRERE & LOHMANN (1996) – auteurs d’un ouvrage pionnier sur la question – montrent qu’il y a non seulement un grave déficit d’études sérieuses mais que c’est souvent la désinformation qui prime et qu’il faut l’imputer aux intérêts économiques en jeu. Les promoteurs des plantations commerciales représentent en effet un lobby puissant qui a financé de grandes campagnes de publicité destinées à minimiser les impacts négatifs des plantations et à gagner le soutien des secteurs mal informés de la population et de leurs représentants politiques.