Articles de bulletin

La certification par le FSC d’une grande opération forestière a de nouveau fait lever les sourcils aux forestiers, aux écologistes et aux militants des droits de l’homme. En Guyana, la société de certification suisse SGS Qualifor vient de délivrer un certificat FSC au géant malais-coréen de l’exploitation forestière, Barama Company Limited (BCL), qui exploite une concession de 1,69 million d’hectares dans le Nord-Ouest du pays.
L’appauvrissement de la diversité biologique est rapide et incessant. Au cours des 50 dernières années, les êtres humains ont changé les écosystèmes davantage et plus vite qu’à n’importe quelle période comparable de l’histoire de l’humanité. Les dimensions des forêts tropicales, de nombreuses zones humides et d’autres habitats naturels sont en train de diminuer. Le taux de disparition d’espèces est 1 000 fois plus élevé que le taux habituel dans le passé de la Terre.
La situation est presque la même dans bien des pays du Sud : les gens et les organisations de soutien essayent de protéger les forêts contre les alliances entre les gouvernements et les entreprises. En effet, on continue d’y promouvoir des initiatives dont on sait très bien qu’elles provoquent l’appauvrissement de la diversité biologique, telles que l’exploitation forestière industrielle, la prospection et l’exploitation des combustibles fossiles, les mines, les barrages hydroélectriques, les monocultures à grande échelle, la construction de routes ou l’élevage de crevettes.
À l’opposé de l’approche « minière » que les entreprises appliquent aux forêts, laquelle implique invariablement la destruction de ces dernières, se trouvent les divers usages, transmis d’une génération à l’autre, que les communautés indigènes et locales ont développés en application d’une connaissance profonde de la forêt, qui va au-delà de la science et qui leur a permis d’en tirer profit de manière durable.
L’exploitation forestière industrielle est l’une des principales causes directes de la perte de la diversité biologique des forêts. Nombre d’organisations et de gouvernements se sont centrés sur l’exploitation illégale, mais peu d’entre eux ont étudié l’exploitation légale destructrice (voir le bulletin nº 98 du WRM). À cet égard, un rapport récemment paru “Legal Forest Destruction. The Wide Gap Between Legality and Sustainability” (La destruction légale des forêts.
La Réserve écologique Manglares-Cayapas-Mataje, dans la province d’Esmeraldas, s’étend sur 51 300 hectares, et comprend la mangrove de Majagual, d’une superficie de 2 836,7 hectares. La mangrove est l’habitat d’espèces de crustacés : coquillages, grandes huîtres, crabe bleu et crevette, et d’essences telles que le manglier rouge ou vrai, le manglier noir, le manglier blanc et le manglier jeli.
Le projet Camisea pour l’extraction de gaz naturel, d’un coût de 1,6 milliards de dollars, se situe dans l’une des régions les plus riches du monde en diversité biologique, sur les marges du fleuve du même nom. Il bénéficie du soutien de la Banque interaméricaine de développement (BID) en tant que principal investisseur public. Or, le projet n’a rien apporté de bon aux communautés locales.
Quelque chose de rare est arrivé au début de cette année : la Papouasie occidentale a fait les gros titres. L’information concernait la découverte d’une nouvelle espèce de melliphage (oiseau « mangeur de miel »), d’un oiseau du paradis qui avait « disparu », d’un kangourou arboricole rarissime, de vingt nouvelles espèces de grenouilles, de uatre nouveaux papillons et de cinq nouveaux palmiers. Ces trouvailles ont été faites au cours d’une expédition aux monts Foja organisée par Conservation International et l’Institut indonésien de la science.
La destruction des forêts a souvent provoqué des situations si graves que les hommes d’affaires et les fonctionnaires, cernés de toutes parts par les plaintes, les pressions sociales ou celles des secteurs industriels dont les intérêts se voient menacés quand leurs activités tombent dans le discrédit, sont en train de développer leur propre discours sur la solution aux problèmes de l’environnement.
Cela fait des années que l’on entend parler du changement climatique et de ses terribles conséquences. Malgré les annonces du désastre qui nous menace, un groupe de chercheurs au service des intérêts des entreprises a essayé de jeter des doutes sur l’évidence scientifique. Simultanément, un autre groupe d’universitaires et de technocrates s’est mis à inventer des moyens absurdes de « compenser » les émissions de carbone, pour que la consommation de combustibles fossiles puisse continuer.
Le 6 décembre, Pascual Pichún Collonao, âgé de 23 ans, membre de la communauté Antonio Ñirripil (située dans le secteur Temulemu de la commune de Traiguén, dans le Sud du Chili), a demandé formellement l’asile politique en Argentine. Ce jeune homme vivait dans la clandestinité depuis novembre 2003, date à laquelle son frère Rafael et lui avaient décidé de ne pas se présenter au tribunal qui, du fait qu’ils ne pouvaient pas payer l’amende qu’il leur avait imposée, leur avait refusé le droit à la liberté surveillée.
Un nouveau rapport publié en janvier 2006 par Friends of the Earth International, Campagna per la Riforma della Banca Mondiale, le réseau CEE Bankwatch et World Economy, Ecology & Development met en lumière le rôle joué par la Banque européenne d’investissement dans le financement de dénommés « projets de développement » dans le Sud, l’Afrique comprise. Or, à qui s’adresse ce développement ? Le rapport, intitulé “The European Investment Bank In The South. In Whose Interest?”, explore les réponses possibles.