La forêt tropicale est l'un des écosystèmes le plus divers au monde, ainsi que le plus menacé. Quoique les gouvernements soient arrivés à un consensus concernant le diagnostic du problème, ils ont échoué quant à la mise en application de mesures internationales et nationales destinées à assurer la conservation des forêts. Dans ce contexte, il convient de souligner certains aspects fondamentaux qu'il faudrait tout d'abord accepter définitivement pour être à même d'aborder correctement le sujet.
Articles de bulletin
La logique des profits des sociétés est en train de déterminer notre avenir et celui des générations futures, en façonnant le système international émergent, actuellement dominé par des institutions qui favorisent les intérêts des sociétés. Les résultats les plus évidents du processus actuel de globalisation (la privatisation et la déréglementation) ont permis aux sociétés d'usurper les bases naturelles dont la vie dépend.
Contrairement à ce qui s'est passé dans le cas de la Banque mondiale, les dénonciations des impacts sur les forêts causés par la politique forestière du FMI n'ont reçu qu'une faible attention. Pourtant, les crédits et les politiques du Fonds monétaire international (FMI) ont été à l'origine de sévères processus de déforestation dans des pays d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie.
La Banque mondiale a derrière soi une longue histoire de destruction de forêts. Depuis les années 60, elle finance des projets destructifs à grande échelle dans des pays tropicaux (qui vont des grands barrages hydroélectriques aux complexes systèmes autoroutiers) qui entraînent des processus de déforestation généralisés.
Pour mieux faire briller ses médailles vertes au Sommet mondial du développement durable, la Banque mondiale pense lancer à Johannesburg l'initiative d'un nouveau fonds destiné à la promotion du commerce Nord-Sud des crédits carbone, suivant les normes du dénommé "Mécanisme de développement propre" (1).
En novembre 2001, les ministres du commerce de 140 pays se sont réunis à Doha, Qatar, pour accorder à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) un nouveau mandat, historique, qui pourrait être à l'origine de l'intensification de l'exploitation forestière dans les forêts natives, de l'épuisement des pêcheries, de l'incinération de combustibles fossiles, de l'usage de substances chimiques toxiques, ainsi que de la mise en circulation des organismes génétiquement modifiés.
La FAO est en train de tricher au jeu, et de faire comme si personne ne s'en apercevait. Dans le monde entier nous sommes témoins de la destruction et de la dégradation alarmantes des forêts, et dans ce processus les droits des peuples indigènes sont violés, des bassins sont affectés, des régions entières sont modifiées, le climat est déstabilisé, des espèces végétales et animales disparaissent.
Dix ans après la réalisation du Sommet de la Terre, les dégâts causés par la déforestation se propagent toujours dans la plupart des pays du monde et en particulier dans les régions tropicales. De nombreux cas de déforestation et de processus de destruction ont été décrits dans les précédentes éditions de notre bulletin. Ils sont tous, d'une façon ou d'une autre, encouragés par les pays du Nord.
Lors du Sommet de la Terre de 1992 (ou Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement), deux instances ont eu lieu: d'une part l'instance officielle, et d'autre part, celle des organisations non gouvernementales et des peuples indigènes.
Le bulletin du WRM fête ses cinq ans à l'occasion de ce numéro, et nous souhaitons vous en féliciter, comme nous nous en félicitons. Cette double congratulation n'est pas une simple formalité. En effet, le bulletin est pour nous, fondamentalement, le résultat d'une interaction continuelle et fructueuse entre des personnes et des organisations qui, sur toute l'étendue du monde, travaillent pour la défense des forêts tropicales et de leurs habitants, en se fondant sur la raison autant que sur l'émotion.
Le nuage de pollen qui s'installe habituellement au printemps sur le Japon est en train de se dissiper, et les Japonais commencent à moins souffrir de l'allergie respiratoire qui rougit les yeux et bouche le nez d'un habitant de l'archipel sur six. C'est encore pire dans les villes, par les effets combinés du pollen et des gaz d'échappement des voitures. En 10 ans, le taux de la population affectée par cette allergie est passé, à Tokyo, de 7 à 20%.
Aujourd'hui je suis allé me promener dans le Tarkine. En m'asseyant, j'ai eu la chance de pouvoir observer un aigle (Aquila audax) qui volait en cercles au-dessus de moi. Son nid devait être dans les environs, car il a tardé à s'éloigner, très curieux de mon intrusion. Pendant que je marchais vers cet endroit-là, si semblable à beaucoup d'autres du Nord-est de la Tasmanie, j'ai eu le plaisir de voir un couple de wallabies (petits kangourous) et quelques arbres assez rares, dont un spécimen magnifique de l'olivier autochtone.