Articles de bulletin

Une entreprise sucrière ougandaise projette d’élargir son domaine en détruisant 7 000 hectares, soit près d’un tiers, de la forêt Mabira, l’une des rares forêts intactes qui restent sur les bords du lac Victoria, où habitent des espèces uniques d’oiseaux et de singes. Ce plan a suscité une forte controverse, du fait qu’il menace des centaines d’espèces uniques confinées dans des étendues de plus en plus réduites de forêt tropicale et qu’il risque d’affecter la régime des pluies dans une région déjà atteinte par la sécheresse en raison du changement climatique.
En 1997, la Convention des Nations unies sur le changement climatique mit en place le Protocole de Kyoto pour limiter les émissions de carbone responsables du réchauffement de la planète. Depuis, la situation s’est aggravée, les effets du dérèglement du climat s’étant accélérés. Pourtant, dans les conférences on parle surtout des « opportunités » d’affaires qu’offre la catastrophe climatique.
Les projets forestiers de stockage de carbone ont fait une entrée tardive dans le marché du MDP parce qu’ils sont très controversés. Le cadre juridique nécessaire, formulé en 2001 lors des accords de Marrakech, n’a été adopté qu’à la fin de 2005, au cours des négociations de Montréal sur le climat. Ainsi, il n’y a rien de concret à signaler pour l’instant.
Depuis 1994, une organisation néerlandaise dénommée Fondation FACE travaille au Parc national du mont Elgon, en collaboration avec le Service ougandais de la Faune (UWA), responsable de la gestion des parcs nationaux du pays. Le projet UWA-FACE prévoit de planter des arbres sur une étendue de 25 000 hectares juste à l’intérieur des limites du parc national. À ce jour, UWA-FACE a planté 8 500 hectares.
La douzième session de la conférence des parties sur le changement climatique (CdP 12) s’est terminée il y a quelques jours. Une fois de plus, on a pu constater que les gouvernements et les parties concernées ont très peu d’intérêt à chercher des solutions tranchantes à la crise climatique à laquelle nous assistons.
En 2003, une commission de la 9e Conférence des Parties (CdP 9) à la Convention cadre de l’ONU sur le changement climatique (UNFCCC) qui s’était réunie à Milan avait décidé que les arbres GM pouvaient être utilisés dans ce qu’on appelle mécanisme de développement propre (MDP), dans des plantations censément destinées à compenser les émissions de carbone des usines du Nord industrialisé.
La diminution du couvert forestier du Kenya a contribué à réduire les moyens de vie de nombreux Kényans, en provoquant la baisse de la productivité de la terre, la famine et la sécheresse. La sécheresse actuelle, que le pays subit depuis 2005, en est un exemple. D’après les rapports, le bétail y est mort par milliers, et les conflits à propos de l’utilisation des ressources se sont soldés par la perte de vies humaines.
L’État indien du Bengale occidentale détient le record unique d’être gouverné par le ‘gouvernement de gauche démocratiquement élu’ qui a le plus duré dans le pays et même dans le monde, comme la gauche ne cesse de le rappeler. Cet État ‘gauchiste’ est livré au pillage et la terreur y règne chez les paysans, les travailleurs agricoles et les petits commerçants de Singur, une zone agricole située dans le bassin fertile du fleuve Ganga.
L’idée de remplacer les carburants d’origine fossile par des biocarburants (produits à partir de la biomasse végétale) peut paraître un pas dans la bonne direction pour éviter l’aggravation du changement climatique. Pourtant, non seulement les plans pour leur production et leur utilisation ne sont pas la solution de ce problème mais ils en aggravent bien d’autres.
Le Bureau de recherches biologiques et écologiques du ministère de l’Énergie nord-américain est en train de financer avec 1,4 million de dollars une étude menée par des membres de l’université Purdue, dans le but de trouver des moyens de modifier la lignine et de voir si cette altération génétique affecte la qualité des plantes utilisées pour produire des biocarburants.
En 1972, une étude sur la tendance à l’augmentation de la consommation mit en alerte les politiciens et les scientifiques du monde entier : « Les limites de la croissance ». Rédigé à la demande d’un groupe international de chercheurs et d’industriels connu sous le nom de Club de Rome, ce rapport est devenu un classique pour l’analyse des relations entre la production et l’environnement.
Les modes de production et de consommation des biocarburants ont déjà des effets négatifs sur la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance en milieu rural, les forêts et d’autres écosystèmes, et l’on prévoit que ces impacts négatifs vont s’accumuler rapidement. La production à grande échelle de biocarburants pour l’exportation exige de grandes plantations d’arbres, de canne à sucre, de maïs, de palmier à huile, de soja et d’autres produits en régime de monoculture. Or, ces plantations sont déjà la cause numéro un de l’exode rural et de la déforestation dans le monde entier.