Articles de bulletin

En 1972, une étude sur la tendance à l’augmentation de la consommation mit en alerte les politiciens et les scientifiques du monde entier : « Les limites de la croissance ». Rédigé à la demande d’un groupe international de chercheurs et d’industriels connu sous le nom de Club de Rome, ce rapport est devenu un classique pour l’analyse des relations entre la production et l’environnement.
Les modes de production et de consommation des biocarburants ont déjà des effets négatifs sur la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance en milieu rural, les forêts et d’autres écosystèmes, et l’on prévoit que ces impacts négatifs vont s’accumuler rapidement. La production à grande échelle de biocarburants pour l’exportation exige de grandes plantations d’arbres, de canne à sucre, de maïs, de palmier à huile, de soja et d’autres produits en régime de monoculture. Or, ces plantations sont déjà la cause numéro un de l’exode rural et de la déforestation dans le monde entier.
Il y a dans le monde près de 800 millions d’automobiles, qui consomment plus de 50 % du total de l’énergie produite. Ainsi, la voiture individuelle est la première cause de l’effet de serre. Bien que tout le monde soit d’accord que le changement climatique est une réalité, personne n’a sérieusement l’intention de modifier le style de vie qui le provoque. Au contraire, on cherche des solutions technologiques pour que les entreprises qui profitent de ce modèle y gagnent toujours autant.
En juillet 2006, Pulp and Paper International a publié le compte rendu d’une conférence intitulée World Bioenergy 2006. Cette conférence a eu lieu en Suède, où les biocombustibles fournissent 25 % de l’électricité et la plupart du chauffage du pays. « Les usines de pâte à papier qui utilisent des systèmes de production combinée de chaleur et d’électricité et qui envoient l’énergie excédentaire aux systèmes de chauffage urbain font partie de l’infrastructure du pays et sont une bonne source de revenus supplémentaires pour les usines de pâte », signale Pulp and Paper International.
Tout le monde semble à présent d’accord que le climat de la Terre est en train de changer, que ce changement résulte directement des activités humaines et que les conséquences sociales, écologiques, politiques et économiques en seront catastrophiques si rien n’est fait – et vite – pour s’attaquer au problème.
De nos jours, le développement d’infrastructures au nom de l’intégration économique régionale est l’une des menaces les plus grandes qui pèsent sur la durabilité environnementale et la justice sociale. L’initiative pour l’Intégration de l’Infrastructure régionale en Amérique du Sud (IIRSA) en est un exemple. L’IIRSA propose une série de grands projets de haut risque qui auront pour conséquence un endettement considérable, en plus d’introduire des modifications profondes dans les paysages et les modes de vie de la région.
Un rapport approfondi de Leigh Brownhill et Terisa E. Turner (“Climate Change and Nigerian Women’s Gift to Humanity”, le changement climatique et le don des femmes nigérianes à l’humanité) décrit la résistance des Nigérians à l’exploitation massive du pétrole (qui n’a rendu aucun service à la population du pays, cf. le bulletin nº 56 du WRM), et met en lumière le rôle conducteur joué par les femmes dans ce combat.
Le volume de combustibles fossiles que la civilisation « pétrolière » brûle en un an contient un volume de matière organique équivalent à celui des plantes et des animaux de quatre siècles.
La Banque mondiale est devenue le principal commerçant international de crédits de carbone. Son nouveau rôle crée une série de conflits d’intérêts.
La 9e Conférence des Parties à la Convention des Nations unies sur le changement climatique, tenue à Milan en 2003, avait permis aux entreprises et gouvernements du Nord d’établir, dans le cadre du « mécanisme de développement propre » (MDP) du Protocole de Kyoto, des plantations d’arbres dans le Sud, censément pour qu’elles absorbent du dioxyde de carbone et fonctionnent comme des puits de carbone.
Le 11 septembre de cette année, l’institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles et renouvelables (IBAMA) a donné son approbation à l’étude d’impact environnemental concernant la construction dans ce pays de deux barrages sur le fleuve Madera, le plus grand affluent de l’Amazone.
Le mois dernier, j’ai écrit un article sur la certification par le FSC de la « foresterie villageoise » au Laos. L’article était fondé sur un rapport dont j’avais pris connaissance, concernant un projet de la Banque mondiale et du gouvernement finnois : le Projet de foresterie durable et de développement rural (SUFORD d’après l’anglais). Le rapport du SUFORD faisait état de graves problèmes en matière d’extraction de bois dans le cadre de ce projet, dont 39 000 hectares ont été certifiés par SmartWood en application du système du Forest Stewardship Council.