Articles de bulletin

Une fois de plus, comme tous les deux ans, la FAO a publié son rapport « Situation des forêts du monde 2007 » (http://www.fao.org/docrep/009/a0773f/a0773f00.htm) qui « examine les progrès accomplis sur la voie d’une gestion durable des forêts ». Tout en admettant que « la déforestation se poursuit au rythme alarmant d’environ 13 millions d’hectares par an », la conclusion générale du rapport est que « les progrès sont réels », quoique « inégaux ».
L’énorme complexe papetier high-tech d’Aracruz Celulose situé à Barra do Riacho, dans le Sud-Est du Brésil, a soulevé de graves conflits depuis que l’entreprise a envahi des terres appartenant aux peuples indigènes tupinikim et guarani. Or, l’usine et les grandes monocultures d’arbres de l’entreprise, qui couvrent plus de 175 000 hectares dans le Nord de l’État d’Espirito Santo et dans l’extrême Sud de l’État de Bahia, s’approprient non seulement la terre, mais aussi l’eau.
L’aéroport néerlandais d’Eindhoven a annoncé qu’il était le premier aéroport d’Europe où, à partir de mai 2007, les voyageurs pourront compenser les émissions de leur vol en faisant un don destiné à des projets de plantation d’arbres. La semaine dernière pourtant, des groupes d’activistes ont critiqué à Londres ce genre de compensation d’émissions. Ainsi, à quel point s’agit-il d’une méthode crédible ?
Le 9 avril dernier, l’organisation galicienne APDR (Asociación pola defensa da Ría) a publié une déclaration officielle concernant la certification FSC de la société NORFOR, filiale de l’entreprise espagnole de pâte et de papier ENCE, qui avait été certifiée en avril 2005.
L’étude de cas intitulée “Swaziland: The myth of sustainable timber plantations” de Wally Menne et Ricardo Carrere publiée en mars 2007 (version en anglais : http://www.wrm.org.uy/countries/Swaziland/Book_Swaziland.pdf) entend dévoiler le mythe des plantations durables du Swaziland et montrer que les grandes plantations d’arbres en régime de monoculture ayant dans ce pays les mêmes impacts négatifs que partout ailleurs, elles ne constituent pas une exception à la règle.
Il faudrait ne plus avoir toutes ses facultés mentales pour accuser le président George W. Bush de trop s’inquiéter du changement climatique. Dans ce domaine, son curriculum est impeccable et autant son appui inconditionnel de l’industrie pétrolière que ses guerres du pétrole ont été des apports importants au réchauffement de la planète. Pour le cas où il resterait encore des doutes, son refus persistant de signer le Protocole de Kyoto fait de lui le leader incontesté de ceux qui contribuent le plus à la destruction du climat de la Terre.
Le problème de la perte de territoires que subissent les paysans et les populations indigènes au profit de projets industriels a plusieurs aspects au Brésil, et le Mouvement des travailleurs sans terre (MST) est en lutte pour freiner ce processus. Nous avons déjà rapporté les diverses occupations de terres plantées de vastes monocultures d’eucalyptus pour la production de pâte de papier, dont, récemment, celle menée par des femmes de Vía Campesina / MST à l’occasion de la Journée internationale de la Femme.
L’éthanol est un biocombustible, généralement fabriqué avec du maïs ou de la canne à sucre, que l’on propose avec enthousiasme comme carburant de remplacement, soit en le mélangeant à l’essence ordinaire, soit en le brûlant directement dans des moteurs spéciaux polycarburants.
Si nous voulons enrayer le changement climatique, le commerce de carbone n’est pas ce qu’il nous faut. En 1992, une fuite a permis la divulgation d’un mémorandum scandaleux de Lawrence Summers (alors économiste en chef de la Banque mondiale), qui disait que « la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles est inattaquable, et il faudrait le reconnaître ».
La matrice énergétique actuelle se compose essentiellement de pétrole (35 %), charbon (23 %) et gaz naturel (21 %). Les pays de l’OCDE (l’Organisation de coopération et de développement économiques), responsables de la consommation de 56 % de l’énergie de la planète, ont extrêmement besoin d’un combustible liquide qui remplace le pétrole. Le taux d’extraction de pétrole atteindra probablement son sommet cette année, et les réserves mondiales vont probablement diminuer de façon considérable au cours des cinquante prochaines années.
Le Sud du Cameroun est rouge et vert. Vert comme la forêt du bassin du Congo, qui respire et pulse, offrant à ses habitants les ressources biotiques nécessaires à leur subsistance ; rouge comme les routes de poussière par lesquelles filent les camions qui transportent le corps des géants de la forêt pour être transformés en meubles, parquets, portes, etc. Les veines ouvertes du Cameroun laissent s’éprendre sa substance vitale jusque dans le port de Douala où le vampire du Nord vient s’abreuver…
Le ministère de l’Environnement met en danger les territoires indigènes de l’Équateur. Sous une nouvelle appellation, la « co-gestion », il prétend livrer nos terres ancestrales et leurs ressources naturelles à l’exploitation forestière, la culture du palmier et l’industrie minière.