Articles de bulletin

L’éthanol est un biocombustible, généralement fabriqué avec du maïs ou de la canne à sucre, que l’on propose avec enthousiasme comme carburant de remplacement, soit en le mélangeant à l’essence ordinaire, soit en le brûlant directement dans des moteurs spéciaux polycarburants.
Si nous voulons enrayer le changement climatique, le commerce de carbone n’est pas ce qu’il nous faut. En 1992, une fuite a permis la divulgation d’un mémorandum scandaleux de Lawrence Summers (alors économiste en chef de la Banque mondiale), qui disait que « la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles est inattaquable, et il faudrait le reconnaître ».
La matrice énergétique actuelle se compose essentiellement de pétrole (35 %), charbon (23 %) et gaz naturel (21 %). Les pays de l’OCDE (l’Organisation de coopération et de développement économiques), responsables de la consommation de 56 % de l’énergie de la planète, ont extrêmement besoin d’un combustible liquide qui remplace le pétrole. Le taux d’extraction de pétrole atteindra probablement son sommet cette année, et les réserves mondiales vont probablement diminuer de façon considérable au cours des cinquante prochaines années.
Le Sud du Cameroun est rouge et vert. Vert comme la forêt du bassin du Congo, qui respire et pulse, offrant à ses habitants les ressources biotiques nécessaires à leur subsistance ; rouge comme les routes de poussière par lesquelles filent les camions qui transportent le corps des géants de la forêt pour être transformés en meubles, parquets, portes, etc. Les veines ouvertes du Cameroun laissent s’éprendre sa substance vitale jusque dans le port de Douala où le vampire du Nord vient s’abreuver…
Le ministère de l’Environnement met en danger les territoires indigènes de l’Équateur. Sous une nouvelle appellation, la « co-gestion », il prétend livrer nos terres ancestrales et leurs ressources naturelles à l’exploitation forestière, la culture du palmier et l’industrie minière.
Comme les gouvernements étatiques de bien d’autres régions de l’Inde, celui de l’État de Jharkhand est en train de planifier, au nom du « développement » et de la « réduction de la pauvreté », une expansion industrielle de grande portée dans toute la région. À la grande déception des mouvements populaires du Jharkhand, les autorités du gouvernement récemment élu ont l’intention de maintenir les accords passés par le gouvernement étatique précédent avec les principales entreprises minières et sidérurgiques.
Nous avons déjà rapporté (voir le bulletin nº 111 du WRM) en quoi avait consisté l’Opération Changement Climatique, lancée le 1er janvier 1999 dans le Delta du Niger : les activistes avaient fermé les stations de pompage de pétrole et les torchères de gaz. En réponse, il y avait eu de nombreuses maisons détruites, des gens tués et des femmes violées. Pourtant, la lutte avait continué et un groupe, composé surtout de femmes, avait lancé une campagne pour protéger la vie et mettre fin aux déprédations des grandes entreprises pétrolières.
Le Forum social mondial s’est réuni à Nairobi, au Kenya, du 20 au 25 janvier. Au-delà des critiques, souvent tout à fait justifiées, qu’il a soulevées de la part des participants eux-mêmes, nous souhaitons commenter surtout, plutôt que ce qu’on y a dit ou fait, le message du Forum : « un autre monde est possible ».
Les Enawene Nawe (une petite tribu amazonienne de 420 membres qui vit de la pêche et de la cueillette dans l’État de Mato Grosso, au Brésil) ont été contactés pour la première fois en 1974 et, depuis, ils vivent dans un isolement relatif. Ils plantent dans leurs potagers du manioc et du maïs, et ils récoltent quelques produits de la forêt, comme le miel, mais leur principal moyen de vie est la pêche. Le poisson joue un rôle vital dans leur alimentation, car il s’agit d’une des rares tribus qui ne mangent pas de viande rouge.
Le paysage est vert près de la frontière sud du parc national du mont Elgon, et la terre volcanique y est fertile. Pourtant, depuis la création du parc en 1993, il existe un conflit parfois violent entre son administration et les paysans.
Les biocarburants sont la coqueluche des fabricants de voitures et des politiciens, désireux d’être perçus comme « verts » sans s’attaquer directement au problème des émissions toujours croissantes que produisent les transports. À l’Union européenne aussi ils sont fort en vogue. Le 10 janvier, la Commission européenne a présenté son nouveau plan sur l’énergie et les biocarburants, que l’on peut résumer en huit mots : des ennuis pour les gens et le climat.
L’empressement de l’Union européenne d’encourager l’utilisation et l’importation de biocarburants pour remplacer les combustibles d’origine fossile inquiète sérieusement ceux qui savent que le réchauffement planétaire devrait être attaqué de façon globale et qui réclament une modification radicale des modes actuels de production, de commercialisation et de production du monde occidental.