Articles de bulletin

Le climat de notre planète est un système complexe qui résulte de l’interaction de cinq facteurs : l’atmosphère, les océans, les régions de glace et de neige (la cryosphère), les organismes vivants (la biosphère) et les sols, sédiments et rochers (la géosphère). Tous sont, à leur tour, liés au soleil.
Pour le commun des mortels, le changement climatique semble un thème très compliqué dont la solution est exclusivement entre les mains des experts techniques et des gouvernements. Pourtant, de nombreux secteurs de la société civile organisée sont en train de faire des apports positifs dans ce domaine, et se retrouvent souvent confrontés aux mêmes gouvernements qui se sont engagés à résoudre le problème. Les habitants de la forêt
Le projet Plantar du Fonds prototype du carbone (FPC) de la Banque mondiale a été sévèrement critiqué par des ONG et des mouvements de la société civile depuis qu’il est apparu comme la première plantation industrielle d’eucalyptus réclamant des crédits carbone en application du Mécanisme de développement propre du Protocole de Kyoto. Le projet Plantar couvre 23 100 hectares de plantations d’eucalyptus pour la production de charbon de bois destiné à la production de fonte brute.
Le Mécanisme de développement propre (MDP) du Protocole de Kyoto, issu de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique, risque d’être tout à fait inutile pour ce qui est de l’évolution du climat, mais il pourrait être une bonne affaire pour certains. En effet, il suppose que les compagnies qui investissent dans des projets qui arrêtent ou réduisent les émissions dans un pays du Sud recevront en retour des réductions d’émission certifiées (REC) que les pays industrialisés pourront faire valoir pour tenir les engagements figurant dans le Protocole de Kyoto.
La Banque asiatique de développement (BAsD) a de grands projets pour les plantations au Laos. Le Mouvement pour les forêts tropicales (World Rainforest Movement) a eu accès à un rapport filtré d’une mission récente de la BAsD au Laos, lequel décrit comment la banque espère attirer des compagnies internationales de la pâte et du papier pour qu’elles investissent dans ce pays.
Au cours de cette année, plusieurs fonctionnaires gouvernementaux de l’Ouganda ont reçu de vastes concessions de terres aptes à l’afforestation et au reboisement suivant le Mécanisme de développement propre du Protocole de Kyoto (voir Bulletin Nº 74 du WRM).
Le Sommet de la Terre, creuset de la prise de conscience et de l’espoir
Dans un monde dominé par la diffusion d’informations style CNN, il est difficile d’avoir accès à de vraies informations. Cela va sans dire que les analyses sérieuses sont rares dans presque tous les sujets (excepté peut-être le football).
Il y a trois ans, par un marché conclu entre les autorités du Gabon et une société forestière française, 10 352 hectares de la réserve de Lope ont été échangés contre l’ajout à la réserve de 5 200 hectares d’une forêt primaire préalablement non protégée située dans les hautes-terres lointaines (voir Bulletin Nº 38 du WRM). Ce marché fortement controversé avait été arrangé par des fonctionnaires de l’organisation Wildlife Conservation Society (WCS), basée aux Etats-Unis.
La Shell Petroleum Development Company of Nigeria Limited (SPDC) – responsable d’une fuite de pétrole brut d’un oléoduc qui a coulé de juin à décembre 1998 dans la mangrove d’Oyara, et de sa dispersion dans les cours d’eau des alentours, dans les fermes et dans les sites sacrés de la communauté Otuegwe – est en train maintenant de mettre en place un projet de remplacement de la ligne principale de son oléoduc SPDC-E.
Timberwatch, une coalition d’ONG environnementalistes et de particuliers, a renouvelé l’appel fait en 2002 au cours du Sommet mondial pour le développement durable, demandant au gouvernement sud-africain et à l’industrie du bois d’arrêter la plantation industrielle d’arbres dans des zones de végétation naturelle et, en particulier, dans les prairies.
En août 2003, la compagnie productrice d’énergie AES Corp des Etats-Unis s’est retirée, pour des raisons économiques, du projet de barrage en Ouganda parrainé par la Banque mondiale. Cette décision, qui impliquait pour la compagnie la perte des soixante-quinze millions de dollars qu’elle avait investis dans le projet, a soulevé des questions au sujet de l’avenir de ce barrage controversé.