Articles de bulletin

Les plus de 170 activistes qui se sont réunis à Bangkok du 12 au 14 juillet dernier ont durement critiqué les gouvernements et les entreprises pour leur échec à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ils ont réclamé la « justice climatique » et une « réorientation fondamentale de l’ordre mondial actuel » pour résoudre la crise climatique. Parmi les participants à la conférence figuraient des pêcheurs et des agriculteurs, des peuples des forêts et des peuples autochtones, des femmes, des jeunes, des travailleurs et des activistes non gouvernementaux de 31 pays.
Quand on analyse les processus de destruction de l’environnement, on trouve en général une série de causes, que l’on classe en causes directes et causes sous-jacentes. Par exemple, une cause directe de la destruction des forêts est leur transformation en plantations de soja (Brésil, Paraguay), de palmier à huile (Indonésie, Malaisie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Colombie), de pins (Chili), d’eucalyptus (Brésil, Équateur).
Nous avons produit une vidéo de 10 minutes (en anglais) sur les impacts de l’industrie papetière. Nous espérons qu’elle sera utile à ceux qui font campagne contre la surconsommation de papier et qu’elle permettra d’établir des liens entre ces campagnes et les luttes des populations contre l’expansion des plantations d’arbres et des usines de pâte dans le Sud. La vidéo est disponible sur : http://www.wrm.org.uy/Videos/Paper_Consumption.html
Le processus de migration de la campagne vers la ville qui a lieu au Chili est le résultat de conflits intérieurs dans la structure agraire auxquels s’ajoute, dans le cas de la VIIIeRégion (celle du Bio-Bio), une conversion productive qui est en fait une conversion forestière.
L’entreprise étatique Perhutani se vante de posséder « l’un des plus forts pourcentages de plantations forestières du monde » (http://perhutaniproducts.com/), sur une surface de 2 426 206 ha à Java et dans l’île de Madura, en Indonésie. Elle détient aussi un sombre record : celui d’avoir endommagé ou détruit bien plus de la moitié de la ‘forêt domaniale’ de Wonosobo, au centre de Java (cf Bulletin nº 96 du WRM).
La forêt des Marais Tanoé, située dans le département d’Adiaké, est la seule qui reste dans le Sud-Est de la Côte d’Ivoire et s’étend sur une zone que les experts de la conservation ont classée, entre autres choses, comme de grande importance pour la conservation des mammifères et des oiseaux et de très grande importance pour la conservation des écosystèmes d’eau douce.
En février 2008, le Service de la Faune et les Forces défensives de l’Ouganda ont expulsé plus de 4 000 personnes des communautés Benet et Ndorobo qui habitaient le parc national de Mount Elgon, dans l’Est du pays. Les maisons et les cultures ont été détruites, le bétail a été confisqué et les gens sont restés sans toit. Ils ont trouvé refuge où ils ont pu : dans des grottes et sous les arbres. Les plus chanceux sont restés dans une école primaire ou sont allés chez des gens de leur famille.
Le papier est une merveilleuse matière, qui au long des siècles a servi les féconds échanges d’idées entre les êtres humains. Pour nous, qui l’utilisons comme moyen essentiel pour partager ce que nous pensons, imaginons, rêvons, savons ou croyons savoir, le papier reste un outil merveilleux que nous voulons pouvoir continuer à utiliser… mais pas aux dépends des milieux naturels et des populations.
Le papier est un matériel auquel bien des habitants des pays industrialisés n’accordent aucune importance. Des millions d’arbres sont abattus, transformés en pâte puis en papier, et celui-ci est imprimé et jeté ensuite sans même l’avoir lu.
Depuis le début des années 1960, la consommation mondiale de papier et de carton s’est multipliée presque par sept. Chaque année, chaque habitant du Royaume-Uni consomme en moyenne plus de 200 kilogrammes de papier. Aux États-Unis, ce chiffre monte à presque 300 kilogrammes. Cette consommation est répartie de façon très inégale : au Laos, par exemple, les personnes utilisent en moyenne moins d’un kilogramme de papier par an.
« Quand j’emploie un mot », dit Humpty Dumpty à Alice, « il veut dire exactement ce que je veux, ni plus ni moins ». Bienvenue au monde de l’autre côté du miroir. Non pas celui de Lewis Carroll mais celui de la Confédération des industries papetières européennes. La CEPI représente 800 entreprises de pâte et de papier de 18 pays européens, lesquelles produisent plus d’un quart du papier du monde. Elle-même se décrit comme « la voix et le visage public de l’industrie européenne de la pâte et du papier, représentant ses intérêts vis-à-vis des institutions européennes ».
La faim dans le monde provoque de plus en plus d’inquiétude chez ceux qui n’en souffrent pas encore et de plus en plus de souffrance chez ceux qui la subissent, dont le nombre augmente chaque année. Pourtant, les politiques mises en place dans les centres du pouvoir mondial ne font pas grand-chose pour résoudre le problème et, en général, finissent par l’aggraver.